Ce qui est chouette lorsqu’on fait un feu énorme le soir, c’est que le matin, il reste des braises…
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… et qu’avec tout le confort de nos villes, nos dernières tartines grillées sur un feu de bois remontaient déjà à quelques années.
L’hippo que Johann a entendu dans la nuit n’a pas laissé de traces suffisamment visibles pour nous. Je suppose qu’un pisteur local nous les aurait montrées comme le nez au milieu de la figure, mais c’est un talent que nous n’avons pas.
Hier soir, petite angoisse. Nous avions laissé notre réserve de bois achetée au village par terre sur notre emplacement. Au retour en fin de journée, tout avait disparu ! Sans bois, pas de feu. Sans feu, pas de braai, mais surtout pas de protection contre les animaux, et l’obligation de nous réfugier dans les tentes dès la tombée du jour.
Je vais demander à nos voisins, un clan de plusieurs familles d’Afrikaners installés à une cinquantaine de mètres de nous, si par hasard ils savent ce qui est arrivé à notre bois…
Sourires gênés, raclements de gorges, échanges en Afrikaans. Notre bois est là, au milieu de leur Kraal. Ils ont cru que nous étions partis en l’abandonnant. Mal à l’aise, ils jurent que ce sont leurs enfants qui l’ont récupéré. Et du coup ils demandent aux enfants de nous le ramener. Leur attitude confirme que le bois est bien, ici, la ressource la plus précieuse…
De braves gens.
Ce matin, avant de repartir, c’est activité lessive. Au lever du jour au bord d’un bras du delta de l’Okavango, on finirait par trouver ça romantique.
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Même si, il faut l’avouer, notre installation de séchage est un peu à l’arrache.
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Durant trois jours, nous allons arpenter cette zone de savane à la limite de Moremi et de Chobe. Plusieurs fois, nous traverserons des bras de rivière.
Comment ça, pas de photos ? Ben non. Nous n’arrivons pas à trouver un volontaire pour descendre de la voiture et rester seul sur une rive pour faire les images pendant que l’autre traverse au volant.

Même si ici, l’ambiance est totalement différente de celle des parcs sud-africains, où la facilité d’accès et le grand nombre de visiteurs obligent à faire respecter des règles strictes. Dans cette région du Botswana, on campe, on cuisine, on dort parmi les animaux sauvages. Point de clôture, d’interdiction ou d’assurance pour nous protéger contre nous-mêmes. Chacun est responsable de sa propre (sur)vie. Personne ne vient nous empêcher de sortir de voiture si nous en avons envie. Une philosophie très simple, une vision du monde où le risque est assumé. Et le plaisir de l’aventure décuplé par cette liberté.
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Au deuxième soir, nous nous apercevons que le réfrigérateur et le congélateur ne fonctionnent plus. Moment de panique. Nous avons de la nourriture, et de la viande essentiellement, pour dix jours. Sans frigo, tout sera fichu dans 24 heures.
Vidage du coffre, pour accéder aux câbles qui relient la batterie au réfrigérateur. Pour nous apercevoir au bout de dix minutes que l’une des cosses de batterie a sauté, dans les soubresauts terribles des pistes. C’est réparé en un rien de temps, mais j’avoue que j’ai vraiment eu peur.
Ce soir, la bière ne sera pas fraîche mais peu importe, le voyage peut continuer.
Dernier matin, dernière toilette et dernier repli des tentes à Dijara.
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Sur notre route, nous allons repasser par les boucles de la rivière Khwai, pour un au-revoir à nos amis les éléphants. Puis nous nous dirigerons par la piste sablonneuse vers la porte nord du parc de Moremi (North Gate). Une fois dans le parc, nous continuerons à suivre l'eau, qui serpente à notre droite, en direction du camp de Xakanaxa, notre prochaine étape.
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A suivre…