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Ce carnet…
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constitue la deuxième partie...
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du récit intitulé…
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« Afrique grandeur nature », dont vous pouvez lire le premier volet ici
http://www.colorsofwildlife.net/forum/index.php/topic,21855.0.htmlCe deuxième épisode nous mènera, en compagnie de mon fils Johann (« Ian Jek » sur ce forum), au nord du Botswana, vers une destination mythique pour tous les photographes de nature : le delta de l’Okavango :
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NB : Les photos de ce carnet seront donc alternativement celles de Johann et les miennes. Elles sont signées, afin que le photographe puisse être identifié.
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En route, donc...
Johannesburg, 2 juillet 2017
Deux mois déjà que j’ai quitté le Kalahari.
Le temps d’un retour à Johannesburg, pour préparer le déménagement vers l’Europe, après cinq ans d’Afrique.
En ce petit matin d'hiver, le porte-containers qui ramène nos quelques possessions vers l’hémisphère nord doit voguer quelque part dans l’Atlantique sud. Mon petit bonhomme de cinq ans, qui n’a connu que l’Afrique depuis sa naissance, est déjà parti avec sa Maman. Nous nous retrouverons en août en Allemagne.
Depuis que la maison de Johannesburg est vide, je vis dans un appartement de passage, où j’ai été rejoint par Johann, mon fils de 25 ans, arrivé de Paris.
C’est tous les deux que nous allons partir, pour prolonger de quelques semaines le rêve africain. Avec le même Ford Ranger équipé camping que j’avais dans le Kalahari. En self-drive et autonomie totale.
C'est d'abord un voyage de plus de 1.100 kilomètres depuis Joburg, pour gagner Maun, la plaque tournante des safaris vers le delta. Deux jours, avec le passage de la frontière le premier matin. Long mais cool. Les fonctionnaires botswanais ne sont vraiment pas des méchants. Une fois le véhicule enregistré, nous avançons dans la zone de douane. Le portail qui permet de sortir est grand ouvert. Je m’avance. Le gardien en uniforme me fait un grand sourire… passez.
Johann : « Dis-donc, ils n’ont pas tamponné nos passeports, c’est normal ça ? »
Chris : « Heuuu, je crois pas. On risque d’avoir des emm… pour revenir. »
Je m’arrête donc. Mieux vaut perdre quelques minutes ici que d'être bloqués au retour. Je me renseigne. Et effectivement il faut faire une nouvelle queue à un nouveau guichet pour avoir le sceau du Botswana. Pour un peu, on filait à l’anglaise sans avoir été contrôlés !
C'est bon. Nous ne sommes plus des immigrants clandestins.
Deuxième passage du portail de la douane, toujours grand ouvert. Cette fois c’est un autre fonctionnaire qui fait le planton. Grand sourire aussi. « Ouvrez votre compartiment arrière s’il vous plaît ».
Nous nous exécutons.
- Ouvrez le frigo, s’il vous plaît.
- Voilà, c’est ouvert…
- C’est quoi ça ?
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- Ben, nos réserves pour le safari.
- Vous savez que vous n’avez droit qu’à deux litres d’alcool par personne ?
- Heuuuu, non, on savait pas !
Bon, on va le faire à l’Africaine alors. On discute, on parle de nos vies, de notre amour pour le pays, de notre incapacité à survivre sans Guinness… On lui propose de prendre quelques bières pour lui (« non, je ne bois pas d’alcool ») et, finalement le brave douanier referme le frigo en nous disant. « Allez, circulez, et bon séjour ! ». Il n’a même pas demandé un billet (ce qu’aurait fait un Sud-Af probablement et un Mozambicain à coup sûr).
Bienvenu au Botswana !
Et puis d'interminables heures à longer le Kalahari sec et poussiéreux…
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Avec le premier montage-démontage des tentes, dans un camping en bord de route :
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Avant l'arrivée à Maun. Une ville qui vit uniquement de sa position : dernier poste avancé de la civilisation, sentinelle de la technologie à la frontière de la brousse, dernier magasin d’alimentation, dernières stations d’essence, derniers distributeurs d’argent, dernière chance de recharger les batteries sur une prise de courant du réseau national.
Au-delà, c’est l’Afrique d’il y soixante ans…
(à suivre)