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Auteur Fil de discussion: Ah l'Afrique! Namibie et Botswana en famille.  (Lu 51603 fois)
Laurent Renaud
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Samburu

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« Répondre #15 le: 05 Février 2009 à 21:27:41 »

Et nous voilà reparti pour la Namibie.

Un début dont personne ne rêve.  Non

Mais que de beaux mots et de belles images.  Yes  Yes

Il va me falloir trouver du temps pour ne rien perdre.
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« Répondre #16 le: 05 Février 2009 à 21:39:27 »

Merci beaucoup, très honorés!
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« Répondre #17 le: 05 Février 2009 à 22:39:40 »

(suite du Spitzkoppe)

Gros bloc de granit arrondi aux formes généreuses, il attire irrésistiblement tout bipède normalement constitué qui passe au seuil des parois. Nous nous précipitons donc vers les sommets pour voir le coucher de soleil qui rend la roche orange et lumineuse. En haut : séquence admiration, quiétude - que c’est beau, simplement.
Le sol très accrocheur permet de tenir sur des inclinaisons fortes sans prise de main (gare quand même car à la descente c’est finalement plus impressionnant).
 
 
 




Tels des robinsons, de retour sur le plancher des vaches, la tente est montée en 7 minutes (nous nous chronométrons pour battre des records – chacun ayant un rôle précis), le feu allumé et les grillades avancées. Ce camping, au pied des roches, permet d’avoir des espaces tellement larges que nous ne voyons aucun autre campeur (c’est un choix).
Seuls sur un rocher, face au planisphère étoilé sans lune, éclairés par la Voie lactée et baignés dans la douce chaleur du vent chaud du désert, nous goûtons la sérénité du lieu, le silence du vent qui frôle les branches des quelques arbustes et tout simplement le plaisir d’être là, face à l’infini céleste et terrestre.
...........................   

Le Brandberg Ugab Camp

Comme tous les matins, nous émergeons des tentes vers 6h15 au lever du soleil. Gloups ! Le repliage de celles-ci commence à être rodé en moins de 10 minutes. On fera mieux.
 


Ce qui reste long c’est le rangement du coffre. Pour se dégourdir les jambes avant la prochaine étape, nous recherchons les peintures rupestres du coin. A défaut de les trouver, nous ferons une belle échappée assez haut sur un des pans de granit nu si agréable à escalader.
Départ pour le BrandBerg après avoir réglé le camping - 215 N$- c’est plutôt très cher pour un endroit que Dame nature a construit et entretenu, sans pratiquement aucun service. Comme c’est géré par une communauté locale, disons que c’est pour une bonne cause.

La piste est belle et sans histoire jusqu’à l’arrivée à Ugab Camp.
Nous avions réservé, ce fut fort utile. Le camping est vide, sommaire, mais tellement exotique et convivial, dans un décor magnifique.
 

Il n’y a qu’un Namibien hilare qui s’active pour notre confort : Eau potable (ce qui vu le coin est un exploit), toilettes et douche (froide) au milieu des arbres.


Les toilettes!


Tant qu’il fait chaud, dans la journée, la douche froide ne pose pas plus de problème que cela. Il est clair que le soir, celui qui s’y essaie imite le hurlement du coyote au fond des canyons.
Idée lumineuse, pour passer la fin d’après midi, nous enfourchons notre 4x4 pour suivre un lit de rivière asséché à côté de l’emplacement. Vu la présence de « cubes » (déjections) d’éléphants, (qui d’après le G.O du camp ont dévasté la semaine précédente les toilettes pour trouver de l’eau), nous allons au devant de nos premiers pachydermes. C’est en entrant dans le lit de la rivière, avec du sable super mou que nous avons compris que nous aurions du mal à faire demi-tour.

 

Impossible de nous arrêter sans risquer immédiatement la sanction de l’ensablement. Après plusieurs centaines de mètres et les encouragements de tous pour que le moteur tienne, un banc de sable traitre nous fut fatal. Arghhhh !!! Démultiplication la plus petite ou branches et marche arrière, rien n’y a fait. Le moral est reparti en même tant que la voiture après avoir tout simplement dégonflé les pneus avec un départ en seconde. Ça calme quand même un peu nos ardeurs de chasseurs tout terrain, car là, il n’y avait personne pour nous aider au cas où !
De retour au camp, des Allemands rencontrés le matin même furent les 2èmes et derniers locataires du camping. Le temps de faire un France/Allemagne au foot et d’être invités par les perdants pour une bière sous les étoiles près du feu et nous capitulons sous la tente, dans un air venteux et toujours chaud.


France - Allemagne dans le camping désert!

Aba Huab Camp

Moins d’une centaine de kilomètres furent nécessaires pour atteindre l’étape d’après. Retour à la civilisation. Le camping est « normal » donc luxueux pour le coin. Cela ne fait pas de mal de temps en temps. Yes ! Des douches chaudes et un bar avec des bières. En retour, c’est plein de monde et les emplacements sont de taille européenne (donc petits). Les activités ne manquent pas dans le secteur :

- Twyfelfontein: des peintures rupestres en pagaille : Il faut être honnête, pour qui n’est pas un spécialiste de l’art des cavernes, l’affaire est vite répétitive, surtout sous un soleil de plomb, commentée en anglais par une guide charmante mais visiblement lassée du discours et des graffitis (heu pardon, des œuvres des âges farouches). Ce qui nous étonnera le plus fut le langage à clic type bushman qu’elle pratiquait parfois et le tarif d’entrée pour compléter celui du parking, proportionnels au nombre de dessins sur les roches. Et en la matière, les préhistos aimaient visiblement dessiner et gardaient les brouillons.
 

- Les « organs pipes » : orgues basaltiques dans le plus pur style géologique. Classique (1/4 d’heure)

 

- La forêt pétrifiée : c’est pas glorieux, mais nous ne l’avons jamais trouvée.
- Douche, poulet cuit sur la braise, bière et bras de Morphée.
 



Sesfontein et Warmquelle : l’oasis au milieu du désert


Le soleil sonne le réveil vers 6h00. Une des bombes anti crevaison s’est crevée par frottement sur du métal dans le coffre. Il faut le savoir, elle ne s’auto répare pas et décore joliment tout ce qui est autour. La deuxième sera conservée dans un chiffon. La route vers Sesfontein est belle, au milieu d’un relief prononcé. La première partie du parcours est giboyeuse à souhait : Springboks, oryx et girafes. La piste est assez roulante mais franchement cassante avec des pentes raides et des cailloux aux angles aigus.
 

Sur un tronçon ni plus difficile ni plus caillouteux que les autres, notre pneu arrière gauche explose sans préavis. Le pneu qui jusqu’ici paraissait indestructible avec sa carapace de caoutchouc, est fendu sur plusieurs centimètres sans qu’un événement particulier ne se soit passé. Une pierre a dû toucher le crampon d’Achille ! Cela semble irréparable au premier coup d’œil. Ça cogite sec sous les casques, car à ce tarif, nous pouvons crever quasiment n’importe quand ! Heureusement nous avons un deuxième pneu de rechange comme sécurité. Alors que nous paraissions seuls, un homme sort de nulle part et nous propose 20 N$ pour changer la roue. Top là ! A y réfléchir, vu l’état de la route, il n’aurait pas fallu dépasser les 60 km/h pour limiter la probabilité de crever …
 

L’arrivée au camping de Warmquelle mériterait d’être inscrite au Paris Dakar. La piste est défoncée et très pentue pour descendre dans le lit de la rivière. Sans 4X4, cela semble impraticable. Juste avant, des enfants en guenilles accourent au son du moteur pour nous vendre du bois (du Mopane, le bois usuellement utilisé, rouge très dur et qui fait de supers braises). Ces petits êtres qui se débattent déjà pour « gagner leur vie » laissent une emprunte dans l’esprit de nos enfants confortablement assis dans le 4x4 .
Le camping est idéalement placé, près des bains tièdes qui feront office de piscine. Après la cascade qui l’alimente, nous remontons le ruisseau d’eau chaude entouré de verdure sur plusieurs centaines de mètres.
La soirée fut calme et réparatrice, baignée dans un vent chaud, éclairée par notre feu et les multiples bougies du camping disposées le long des chemins. Belle ambiance.


à suivre.....  nous vous ferons découvrir ou redécouvrir Purros
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daktari
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« Répondre #18 le: 06 Février 2009 à 07:57:39 »

De beaux paysages !!
Et quelle écriture !!

Continues à nous faire voyager.

 Clin d'oeil daktari
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Denis-S
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« Répondre #19 le: 06 Février 2009 à 09:11:50 »

Ce sont effectivement des paysages grandioses, et quelle immensité...
On continue à rêver avec ce carnet...
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Floflo
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« Répondre #20 le: 06 Février 2009 à 10:00:52 »

arghh! c'est toujours aussi beau... superbes photos pour appuyer un texte fort agréable
un + pour le chacal qui trottine sur fond de rouleau et pour l'autruche qui traverse à grandes foulées élégantes  Yes J'aime
les dunes sont splendides  J'aime
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Floflo

On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités - Mahatma Gandhi
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« Répondre #21 le: 06 Février 2009 à 18:06:52 »

Merci beaucoup à tous les trois, voici donc la suite avec Purros.




Purros : le village du bout du monde


Départ vers 8h30 pour Sesfontein, étape indispensable pour faire le plein de victuailles, d’eau et d’essence pour plusieurs jours ainsi que pour réparer le pneu avant la route de Purros. L’arrivée fut surprenante. Ce n’est pas une ville, ni vraiment un village, c’est juste un regroupement de quelques habitants, avec quand même une station service et un petit magasin très rudimentaire de quelques étals de produits de première nécessité : riz, pâtes, maïs, sel, … Il faut faire avec, mais c’est, comment dire, troublant. Nous partons donc vers Purros avec une seule roue de secours et le minimum vital, mais l’essentiel.
Comme pour l’étape précédente, les 40 premiers kilomètres sont un calvaire pour la voiture et surtout les pneus et les amortisseurs.
 


Après les collines, l’horizon s’élargit sur une plaine immense et totalement désertique, mêlant dunes de sable, dalles rocheuses et monts rocailleux. La piste traverse des zones de sable assez profond ocre ou jaune suivant la couche géologique d’affleurement.


 
 


Un régal de conduite. Sur le sable à bonne vitesse on a l’impression de planer. Le paysage, grandiose, enchanteur, bien que totalement dépouillé, abrite quelques girafes, gazelles et surtout des oryx. De quoi vivent-ils ?
 

L’arrivée à Purros, après 3 ½ heures de piste bien tassées, montre un petit village modeste au bout du monde, très étalé. Il faut dire qu’il y a de la place...
 


Nous suivons la piste du camping en plein désert, qui nous amène, après le passage sableux d’une rivière à sec, à la réception.

 

Le camping est vraiment magnifique, presque désert, avec eau potable et douches. Un gros arbre noueux aux branches tentaculaires marque le centre de notre nouveau monde. Un régal !



La douche du camping!

Vers 15h30, nous partons à la chasse aux éléphants du désert. Pour cela nous remontons le lit de la rivière à sec, près du camping, ruban de verdure dans un océan minéral. Gare au sable et aux graviers propices à l’ensablement. La position 4x4 est plus que recommandée.


Ce fut le top ! Daktari pendant 2 heures, au milieu des dunes, du Fech Fech, des arbres.
 

Au détour des coins et recoins du coin, nous sommes tombés nez à nez avec nos premiers éléphants (du désert – plus respectueux des arbres parait-il ), et quelques girafes.
 
 



Le safari dut s’arrêter faute de lumière à la tombée de la nuit. Le repas fut grillé avec un feu de mopane et d’épines d’acacia. Elle n’est pas belle la vie ?
 

Des éléphants dans le camping!


Purros - Opuwo : la piste avec un grand « P »

Après un repliage des tentes exemplaire, pendant que des éléphants taquinaient nos voisins de camping, nous passons au village pour déposer à l’école une partie de notre trésor scolaire. Bon accueil des professeurs et des élèves, un peu décalé avec la rencontre de deux mondes qui se découvrent, dans une vraie école qui se débat pour fonctionner. L’instit n’attend qu’une chose, c’est que nous partions, impatient de voir ce qu’il y avait dans les sacs remis.
 
 


Go pour l’aventure d’une piste visiblement très peu fréquentée et jamais décrite dans les carnets de voyage. Une petite inquiétude reste en toile de fond. Pourvu que les pneus et la voiture tiennent car c’est sans filet.
La route est caillouteuse, envoûtante, inoubliable, avec des moments forts :

- nous découvrons ce qu’est vraiment la tôle ondulée. Nous avons connu un peu le phénomène précédemment, mais là, à basse vitesse, c’est tout simplement in-sou-te-nable. Tout vibre avec une telle intensité que l’on se demande si le véhicule ne va pas tomber en pièces détachées. Nous accélérons et dès que la vitesse dépasse les 70 Km/h, nous volons au-dessus des crêtes de l’ondulation, dans un silence relatif. La direction se fait alors légère et approximative
- le désert est total, immense. Le paysage est lunaire entre sable et cailloux.
 


Des arêtes rocheuses se dessinent à l’horizon. Nous observons quelques oryx énigmatiques comme des sphinx, sur fond de « mirage ». M’enfin, mais que font-ils là au milieu de rien ? Vers l’ouest, une sorte de brume au loin brouille la vue de la mer. C’est beau et venimeux à la fois.
 

Pfffff ! dans un dernier soupir, notre pneu arrière droit vient d’éclater. Aïe Aïe, Aïe ! Cela se complique. Nous avons mangé notre marge de sécurité et nous sommes au taquet encore très loin de tout. C’est toujours aussi beau autour de nous, mais ça commence à jouer des castagnettes avec les genoux dans la tribu. Autre effet « kiss cool », le deuxième pneu de rechange est dans le coffre. Non, pas là, tout au fond et à gauche, de sorte qu’il faut tout vider pour l’extirper. Grrr.
 


Une voiture de journalistes suddafs rencontrés à Warmquelle arrive à notre hauteur. Comme nous avons de quoi changer, ils redémarrent sans autre forme de procès. Re grrrr . La solidarité joue à plein régime dans le coin. M’en fout, on y arrivera quand même sans vous !
 
-
Orupembé, tout le monde descend ! Sur la carte, c’est un village. C’est réconfortant un village. Quoi qu’il arrive on trouve de l’aide. Oui, mais dans le vrai monde, Orupembé c’est 5 maisons. Inutile de recompter, le compte y est, dont une case qui est un bar. Le juste nécessaire quoi. De la maison d’à côté du bar sort une jeune femme, plutôt chic, qui vous sert une bière ou un coca frais ! C’est un autre monde quand même. « Il y a du passage ces derniers temps » nous dit-elle sérieusement. «Une à 2 voitures par jour ». En effet, les affaires sont prospères. Ceci dit, on trouve un point d’eau à Orupembé ce qui en fait un carrefour pour tous les troupeaux du coin.
 


Il est donc probable que le village doit s’étaler hors de portée de vue. Côté ruminants, à part des cailloux, on a du mal à comprendre ce qu’ils peuvent bien brouter. Mais là encore, les troupeaux sont nombreux et très importants. Il y a à l’évidence une face cachée dans tout cela. En tout cas, l’endroit a retenu la curiosité de nos Sudaf préférés qui nous avaient doublés. Tant mieux, nous passons devant. C’est une sécurité en cas de crevaison et à cause de la poussière, il vaut mieux être les premiers …


 

- Après Orupembé la piste devient encore plus vivante avec le relief qui rend une fois de plus le 4x4 indispensable. Trous, précipices, pentes fortes. Toute la panoplie est déployée pour vous faire passer un très bon moment… tant que tout se passe bien.
 
 




Au détour d’un virage, une révélation : une rencontre improbable entre des européens et quelques femmes et enfants Himbas . Nous nous arrêtons, gauches, un peu méfiants et empruntés. Visiblement ils n’ont pas plus l’habitude des peaux blanches que nous des tribus hors du temps et de l’espace. Nous n’avons aucun langage en commun si ce n’est la gestuelle. Les femmes sont naturelles, joyeuses, très bavardes et ne demandent qu’à échanger. Nous arrivons globalement à nous comprendre en mimant les choses.
 
 


Elles sont fascinées par les enfants et notamment Robin avec sa chevelure rousse à larges boucles. Terrorisé Robin se cachera dans la voiture entre les pédales et le volant. Il faut dire qu’elles sont impressionnantes avec leur peau et tous leurs vêtements ocres. Elles sont belles, élancées et très élégantes, couvertes de bijoux. Nous leur laissons un bidon d’eau et une couverture, sans aucune demande de leur part. Avons-nous bien fait ? Une belle rencontre marquante pour tous qui a elle seule vaut le détour de Purros.

- Nous arrivons à un village que nous croyons être Otjiu et son camping. Ereintés, après une journée de piste, nous cherchons le fameux « Campsite ». Erreur, malheur. Nous ne le trouverons pas car il n’existe pas. Ce n’est pas le bon village. Pour marquer quand même le coup, nous nous ensablerons une bonne heure. C’est après avoir regonflé les pneus que nos sauveurs sont arrivés. Un couple joyeux de Suisses baroudeurs en 4x4. « Suivez nous, nous allons à Opuwo. Si vous crevez, nous vous aiderons. Vous n’aurez qu’à faire des appels de phare». L’enfer est pavé des meilleures intensions. On comprend immédiatement ce que veut dire mordre la poussière. Derrière une autre voiture, c’est tout simplement inroulable. C’est pire que le brouillard. Dans les parties de fech fech, il y a dans l’air une telle quantité de poussière en suspension qu’il n’y a pas d’autre alternative que de faire du hors piste ou de s’arrêter. La piste commence à traverser des villages et les arbres sont fréquents. Adios le désert. Nous trouvons avant le coucher du soleil le camping tant attendu (pour éviter de rouler de nuit et ne rien voir). Nous rattrapons donc nos suisses pour leur faire des appels de phares et ainsi décrocher. Rien à faire. Ils ne verront jamais notre signal, nous obligeant par correction à les suivre pour éviter qu’ils ne fassent marche arrière pour nous retrouver.

C’est ainsi que certainement le périple le plus passionnant du voyage se termina au camping du lodge d’Opuwo, un peu déçus de finir de nuit, après 12 heures d’une quête de l’évasion inoubliable. Si c’était à refaire, nous repartirions immédiatement.

Opuwo : le repos des guerriers

Le camping du lodge est d’un charme tout britannique avec ses emplacements tout rikiki et ses pelouses moelleuses. L’endroit n’est pas particulièrement attachant mais il est confortable et propice à récupérer notre potentiel pour continuer la route.
Opuwo est une ville, une vraie, pleine d’activité, avec tout le nécessaire habituel de nos villes européennes, mais si rare dans la région : éclairage de la rue principale la nuit, hôpital, banques, magasins, supermarchés, poste de police, école et j’en passe … . C’est un carrefour en plein essor avec des constructions qui fleurissent partout. Des Himbas en « costume » côtoient sans complexe des héréros (avec pour les femmes leur chapeau à « cornes de tissu ») et des individus en habits plus conventionnels. Tout ce petit monde très exotique vaque à ses occupations en toute sérénité le long des routes.
 

Nous en profitons pour refaire le plein de tout et pour tenter de changer les pneus.
Au supermarché, nous rencontrons nos journalistes sudafs de la route de Purros, l’aide de Gary, notre sauveur du camping du premier jour et nos suisses qui ne connaissent pas les appels de phares. Le monde est petit.
Choisissant un des réparateurs de pneu au hasard, le mécano, un grand namibien filiforme, inspecte en dodelinant de la tête mes pneus largement ouverts et à mon avis irréparables. « Je vais les réparer » finit-il par lâcher.
En mon for intérieur je n’y crois pas une seconde, mais comme il semble sûr de lui et qu’en cas d’insuccès je ne paie rien, je tente.
L’homme s’affère sur la gomme en connaisseur : il perce, rabote, cisaille, met de l’essence dans la partie interne. Vache ! Ils sont débrouillards ces africains ai-je pensé. Alors que nous aurions jeté ce pneu, je ne sais pas trop par quelle alchimie, il va réussir à le « ressouder ».
Ensuite il évacue l’essence sans la brûler, met une grosse rustine sur la partie interne, regonfle et se relève satisfait de l’opération. « Voilà ! ».
« Comment ça voilà ? » L’hernie du pneu dépasse de 5 cm, mais le pneu reste bien gonflé. Sur du bitume, je dois pouvoir faire au moins 1 km sans crever et sur piste 100 à 200 mètres. Déconcertant. Impossible de ne pas sourire devant une telle imposture.
Du coup, je téléphone à notre loueur qui nous indique le seul endroit où je pourrai trouver 2 pneus (un supermarché). Avoir une assurance pneu c’est bien, même franchement raisonnable. Mais encore faut-il trouver des pneus ! Par chance, il en restait juste 2 .
Le vendeur n’effectuant aucun montage, je retourne chez mon mécano bricolo en plein après midi. Ce devait être l’heure de la sieste car il fallut presque 2 heures pour monter les 2 pneus. Ce ne fut pas de la mauvaise volonté de sa part, mais visiblement l’affaire est une question de tempo. Quand il est allé chercher le gros démonte pneu qui était à 3 mètres de lui, je me suis surpris à penser « apporte lui et on va gagner facilement 5 minutes ». C’est quand même un autre rythme…

Les lodges ont du bon. La fin d’après midi fut passée à la piscine (froide) devant un panorama imprenable et le repas du soir au restau. Soyons fous !



à suivre          Les Himbas : rencontre du 3ème type
 
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« Répondre #22 le: 06 Février 2009 à 18:58:56 »

Les Himbas : rencontre du 3ème type

Lever 6h30 pour reprendre les bonnes habitudes. Tentes pliées, douches, petit déjeuner et à 8h00 nous sommes à la réception du lodge pour un programme spécial Himba.
Les Himbas, nous explique notre guide bilingue (anglais et Himba - absolument indispensable sinon il n’y a pas d’échange) sont un petit peuple de bergers, fiers, pacifiques, aux traditions aux antipodes des nôtres. Vivant en petites communautés semi-nomades dans des huttes, ils sont en symbiose avec Dame nature qui leur délivre de quoi vivre harmonieusement et sans excès (ce qui est tout le contraire de nous qui sommes en perpétuelle fuite en avant).
Après un parcours sur de petites pistes au milieu de la savane, nous rejoignons, avec un couple de hollandais également du voyage, le village «typique» choisi par notre guide.




Celui-ci n’est effectivement pas fait de carton pâte et ceux qui y logent ne sont pas venus en représentation.
 
 

Au milieu de nombreuses femmes de tous les âges qui travaillent et discutent assises sur le sol entourées d’enfants, un vieux chef philosophe pense sur son tabouret. Tous sont habillés de façon traditionnelle mais là aussi, ce n’est visiblement pas un costume d’apparat. Nous sommes accueillis par une cascade de joyeux « Moro moro moro» plutôt chaleureux, après moult explications de notre guide sur les us et coutumes du peuple Himba.
 
Les femmes sont souvent belles, grandes, élégantes et rayonnantes. Robin cette fois est sur le retrait mais n’est plus effrayé par ces créatures étranges, presque nues et à la fois entièrement habillées d’ocre et de bijoux (quelles fabriquaient lors de notre visite). Avec le guide comme intermédiaire, la discussion s’engage. Deux d’entre elles nous font visiter leur case et nous donnent des explications sur leur mode de vie au quotidien. Par exemple, les Himbas n’utilisent pas l’eau pour se laver mais de la vapeur parfumée avec des plantes aromatiques. Elles s’enduisent d’ocre sur tout le corps (mélange d’hématite et de graisse animale) ce qui leur donne cette couleur si particulière. « Pratique » constatèrent nos pitchouns prêts à adopter cette coutume. N’en déduisez pas que ces gens soient d’une hygiène douteuse, car c’est tout le contraire. D’ailleurs, un parfum plutôt très agréable se dégage de la case et de nos interlocutrices. Ici c’est le culte des enfants. Avec nos trois bambins, elles nous font comprendre que nous sommes des amateurs et que nous ne pouvons en rester là.
 

En sortant de la case le charme fut toutefois quelque peu rompu. Toutes les femmes étaient en cercle et nous attendaient pour nous vendre leurs bijoux. Finalement, sous ses atours de vieux sage toujours pensif, le chef est peut-être plutôt un commerçant contemplatif !
Hormis la surprise, tout ceci s’est déroulé dans un très bon esprit, « sans obligation d’achat ». De toute façon, comment partir sans bijoux Himbas d’autant que ceux-ci sont originaux, hand made by the Himbas et qu’a priori l’argent ne va pas à un intermédiaire …




Disons que dans l’histoire, le village visité n’est pas tout à fait innocent en matière de tourisme et que notre guide ne l’a pas choisi vraiment au hasard. En fin de parcours, celui-ci leur donne comme présents du sucre, de la farine, des bonbons pour les enfants et … des glaçons. Cela ressemble à un compromis, que nous espérons raisonnable, pour les aider sans pour autant les rendre dépendants des quelques touristes. Pourvu que cela soit vrai. A suivre …
 


Cette rencontre fut très marquante pour tous. Merci à notre guide qui semble plus du côté Himba que du côté de l’industrie touristique. Ce fut un très grand moment du voyage, absolument inoubliable.
Bye Bye les Himbas ! Nous continuons notre route vers la ferme aux guépards, étape suivante et très attendue par les enfants.
 


La ferme aux guépards ou l’auberge des gros chatons


En quittant Opuwo, nous quittons également toute l’ambiance si caractéristique du Kaokoland et de ses pistes. Une route en bitume avec certes quelques travaux qui nous obligent à reprendre une piste, nous mène à la Cheetah farm sans encombre et sans charme. Alors que les pistes sont empruntées par tous, troupeaux y compris, les routes ne semblent utilisées que par les voitures et camions. Or dans ce pays, ce n’est pas, loin s’en faut, ce que l’on trouve le plus…
Le camping de la ferme aux guépards est large, rudimentaire mais avec le nécessaire et en pleine nature. Que demander de plus.

Le lendemain, comme la visite est à 15h00, nous avons la matinée à tuer. Le coin est assez sauvage, avec des grillages un peu partout autour du camping. Compte tenu de ce que l’on « cultive » ici, nous préférons nous en tenir à un programme assez sage : balade vers les arbres serpents (snake tree), à quelques kilomètres de l’entrée du camp. Pas de doute, on les reconnaît tout de suite. Ils s’enroulent autour d’un arbre hôte à la manière d’un boa. Le simple poinçon d’un ongle suffit à faire couler une sève blanche. L’endroit d’ailleurs dégage une atmosphère étrange que les enfants qualifieront de « jardin de sorcière ».
 

A 15h00 la dite visite commence. Le propriétaire et son assistant, aux allures de Crocodile Dundee, embarquent tout le groupe présent au rendez-vous du camping (une bonne trentaine de personnes) dans plusieurs gros vieux pickups qui ressemblent à s’y méprendre à des bétaillères, en direction de la ferme habitée. Nous y rencontrons à nouveau notre couple de Hollandais sympas (qui était avec nous chez les Himbas) que nous retrouverons presque tous les soirs dans la suite du voyage sur sa partie Namibienne. Des guépards civilisés, cousins du lion Clarence, se laissent tripatouillés et caressés en allumant leur gros moteur interne à ronrons, pour la plus grande joie de tous (sous haute surveillance quand même).


Vient ensuite le repas des gros matous qui n’en sont pas encore à mettre leur serviette autour du cou. Gros chats, gros appétits quand même.
 

De retour dans les « camions », nous partons pour les terrains de jeu de ceux qui se reposent dans ce havre de paix pour guépards avant d’affronter la vraie savane. L’ambiance est tout autre. Ici, il n’est pas question de tomber du 4X4, ce sont de vrais fauves qui nous entourent, d’autant que le convoi sonne pour eux l’heure du casse croûte. Un apéro ne se refuse pas. Au milieu du parcours le conducteur jette de belles pièces de viandes aux monstres. La lumière est belle, les couleurs automnales, le tout est plutôt très agréable et vaut bien le détour.





Le soir venu, le grand foyer allumé pour faire cuire la viande et nous réchauffer jeta vers le ciel un million de lucioles. A quelques heures de voiture du parc animalier d’Etosha pour le début des hostilités en matière de safari, nous sommes déjà proches de la moitié de l’aventure …
 
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« Répondre #23 le: 06 Février 2009 à 20:01:01 »

Un vrai régal ton carnet pas encore tout lu encore mais cette rencontre avec les HIMBAS  J'aime c'est le rêve, j'aime beaucoup tes photos et surtout ou l'on ne voit que les pieds   Yes Yes Yes!

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"Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux."  Marcel Proust
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« Répondre #24 le: 06 Février 2009 à 20:21:18 »

Ce carnet est un régal à lire et à regarder  Yes Yes
J'attends avec impatience le récit des aventures dans le pan d'Etosha.

Franck
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bobcat
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« Répondre #25 le: 06 Février 2009 à 20:42:36 »

Merci à tous les 2, les animaux arrivent bientôt!

Pour les Himbas, c'est vrai que ce fût une rencontre qui nous a marquée, et le fait de voyager avec des enfants nous a ouvert certainement un peu leurs coeurs!
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vinnylove
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« Répondre #26 le: 06 Février 2009 à 21:30:55 »

Superbe ces photos de himbas  Yes  Yes
Un oeil d'artiste  Clin d'oeil

Ah et Purros !... Rien que de lire tout ça et je me dis " et si j'y retournais ? "
Pas raisonnable !
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bobcat
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« Répondre #27 le: 06 Février 2009 à 21:46:16 »

Ah si on écoutait toujours sa raison...
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« Répondre #28 le: 07 Février 2009 à 00:18:43 »

De très belles photos dans ce carnet.

Les pieds de Himbas, le portrait en ombre et lumière, les paysages et l'oryx  J'aime sont superbes.

Merci pour cette nouvelle immersion en Namibie après un séjour de 15 jours en août dernier.

Ombrette
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« Répondre #29 le: 07 Février 2009 à 08:01:37 »

Les éléphants ont l'air relaxe en Namibie (étant donné la posture du pachyderme de dos)  Grimaçant

Toujours de superbes images, notamment la rencontre avec le peuple himba  J'aime

La suite........

 Clin d'oeil  daktari
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