Je continue mon carnet, avec l'après-midi du 18 août.
Et là, c'est véritablement la séquence "émotion", mais comment la faire passer ici ?
Cette séquence sera "éléphants", mais je vais devoir compléter les images, après tout fort banales, par mon récit, sans doute aussi banal, pour essayer de vous expliquer que nous avons vécu là un moment d'une intensité exceptionnelle.
En début d'après-midi, nous sommes donc sur le "Chobe front river", à nous émerveiller sur le spectacle permanent des innombrables animaux qui paissent là en toute tranquillité (je n'y reviens pas, je me suis déjà lâché là-dessus...
)
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A côté de nous, très proche, un éléphant se délecte d'un petit arbre qu'il dévore consciencieusement
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Mais le spectacle continue sur la plaine. C'est juste BEAU !
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En passant sous l'arbre au léopard d'hier soir, nous repérons le garde-manger dudit léo: un varan pas trop vaillant ...
Peut-être pourrons-nous observer à nouveau notre ami Léo ce soir en train de consommer son diner ?
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A vrai dire, cette question va passer au second plan, car nous allons vivre une expérience inoubliable, impossible à rendre en photo, car c'est de l'émotion à l'état pur, et les déclencheurs se sont tus assez rapidement, la photo n'ayant alors plus aucun sens - peut-être une séquence vidéo aurait-elle pu rendre un peu de cette émotion ? Mais, bien que mon D300s a cette fonction, cela ne m'a pas traversé l'esprit de le mettre en route ...
Donc, pendant que nous observons avec intérêt tous ces animaux qui composent cette "arche de Noé" presque permanente sur le Chobe river front, je m'aperçois que de l'autre côté du 4x4, un jeune éléphant mâle se dirige vers nous
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Il est très beau, certes, mais photographiquement pas mieux que ceux que nous avons déjà vus. Ça mérite quand même un close-up
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L'éléphant s'approche du véhicule, il s'approche... Jusqu'à un mètre environ, on aurait pu le toucher
...
Les déclencheurs, qui chauffaient sérieusement, se calment progressivement (je dois avouer que c'est le mien qui s'est tu en dernier
) . Et nous avons assisté là à une expérience unique, où l'éléphant est resté face à nous pendant une dizaine de minutes, en bougeant doucement sa trompe et se balançant de droite à gauche , et surtout en nous regardant profondément d'un air incroyablement doux. Ce moment a semblé durer une éternité (je sais, c'est nase et rabâché ce genre de phrase
), et le silence n'était perturbé que par le bruit de la trompe de l'éléphant qui s'agitait tranquillement. Je pense qu'il nous sondait, qu'il essayait de comprendre ce que nous étions, qui nous étions, ce que nous faisions là, bref, nous avons communiqué
. Cela peut paraître grandiloquent, mais je suis persuadé qu'il s'est passé quelque chose.
Après de longues minutes de silence communicatif, il est parti comme il était venu et, je vous jure que c'est vrai, il nous a fait un signe d'au revoir avec sa trompe
...
Nous avons vécu de grands moments pendant ce voyage, nous avons vu des animaux magnifiques, certains rares, particulièrement beaux, mais rien n'égalera cette scène, avec un animal qui n'a jamais figuré dans le panthéon des perles de la faune sauvage, mais qui ne risque pas de quitter ma mémoire avant longtemps !
Maintenant que vous allez décidément me prendre pour un illuminé, je continue, et, encore avec des éléphants
Un peu plus loin, toujours sur la berge de la rivière Chobe, nouveau groupe d'éléphants, dans une lumière qui commence à se réchauffer
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Et c'est encore une merveille !
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En attendant de pouvoir aller vérifier si le léopard est de retour sur son arbre, nous apprenons qu'un beau lion mâle a été aperçu plus loin, du côté de la limite est de la réserve, c'est-à-dire plus près des lodges ... On se dirige donc naturellement dans cette direction.
En chemin, nous tombons sur un véritable troupeau (au moins 40 ou 50 bêtes) d'hippotragues noirs (Sables). C'est-à-dire que nous avons là une mine d'animaux dont Laurent nous avait dit que les rencontrer relèverait du miracle
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Il y en a tellement que les isoler pour une photo tient de la gageure !
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Le défi photographique est donc de trouver des compositions un peu graphiques
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Les jeunes sont très différents, et pas noirs du tout
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Après un très joli moment, le troupeau s'éloigne en contre-jour
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Juste au-dessus de nous rôde un aigle (circaète à poitrine noire - snake eagle ?)
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Arrivés au spot du lion, il y a foule de 4x4 des lodges des alentours (horreur !), tout cela pour ne voir au loin que le postérieur d'un lion enfoui dans le bush. Cela n'empêche pas certains de mitrailler. Pour photographier quoi
Nous fuyons donc rapidement cet endroit.
Au retour, jolie scène de vervets en contre-jour
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Dans l'arbre à léopard... Pas de léopard
Tant pis, nous avons eu tellement de séquences inoubliables que ça n'a aucune importance.
Coucher de soleil, toujours sans aucun animal à mettre en ombre chinoise
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Il y a bien un pygargue sur sa branche, mais c'est après le coucher du soleil
. En revanche, le petit groupe de lionnes qu'on aperçoit à ce moment n'a aucun intérêt photographique; trop loin, trop sombre !
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Retour au camp, diner et coucher avec des scènes merveilleuses plein la tête.
A demain