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Auteur Fil de discussion: Ascension du Kilimandjaro - Toit de l'Afrique  (Lu 56964 fois)
Keekorok
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« Répondre #105 le: 07 Mars 2008 à 09:43:04 »

Pas le temps de développer,mais je lis avec admiration la suite de ton aventure!... Yes Clin d'oeil
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Jonathan
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« Répondre #106 le: 09 Mars 2008 à 23:51:56 »

On vient, comme prévu environ une heure plus tard, nous inviter à déjeuner dans la tente mess.
Nos esprits s’étaient un peu éclaircis, mais c’était encore insuffisant pour nous permettre d’être à nouveau d’aplomb.
A mon grand désespoir, le déjeuner fut plutôt frugal et en tout cas, pas digne des efforts que nous avions fournis. Il en résulta que nous restions tenaillés par la faim.
Juste le temps de préparer nos sacs qu’il fallait déjà repartir ! Il était midi moins le quart.
Autant dire que  l’idée de devoir repartir aussi vite, ne m’enthousiasmait guère.

Bruno se substitua à Poa en tant que guide le temps que ce dernier et le reste de l’équipe plient nos tentes et se préparent.
On s’engagea alors sur la voie Mweka, voie uniquement dédiée à la descente.
Nos muscles s’étaient refroidis, les premiers pas furent donc très douloureux et pénibles. Car, il est évident que cela nous tirait de partout.
Cette fois-ci, Nadine et moi avions pris nos bâtons de marche pour nous aider lors de la descente, seule ma mère était encore réfractaire à les utiliser.
Bruno avançait à une allure normale, mais pour ma part c’était trop rapide. Aussi, j’ai dû faire ralentir un peu la cadence car le rythme, avec les nombreuses heures de marche que nous venions d’accumuler, était trop élevé.
J’étais donc souvent distancé par Bruno qui faisait des haltes régulières pour nous attendre.
Après une portion de sentier assez raide à la sortie de camp, la pente s’adoucissait enfin.
Poa ne tarda à nous rejoindre avec son poste radio en marche et prit un peu d’avance pendant que nous continuions de dévaler le sentier à notre rythme.
Après un environnement complètement désertique, on retrouva peu à peu la végétation sous forme de petits arbustes.
La faim se faisait sentir. Celle-ci n’ayant pas été assouvie lors du repas, on s’arrêta un instant sur le bord du sentier, pour grignoter quelques biscuits au citron.
On en proposa alors à Bruno, qui ne se fit pas prier. Visiblement, eux non plus n’avaient pas beaucoup mangé ; puis on repartit.
Quelques dizaines de minutes de marche après on atteignit le High Camp situé à 3700 mètres d’altitude.
J’étais très content d’atteindre ce camp, mais rapidement après les renseignements donnés par Poa,  mon enthousiasme disparut.
Ce n’était pas le camp où nous allions passer la nuit ; le nôtre se situait plus loin, plus bas.
On s’arrêta tout de même un petit moment car il fallait reprendre des forces.
Poa et Bruno sont allés se reposer près de la cabane d’un vendeur de boissons, ce qui donna envie à ma mère d’en prendre une.
Le choix était bien entendu très limité, mais étant donné le lieu, on ne pouvait qu’être satisfait que celui-ci nous soit proposé.
Comme un peu partout dans le monde, on retrouva l’éternel Coca Cola en bouteille.
Ce fut donc ce breuvage qu’elle décida de prendre et qu’elle partagea avec nous, en même temps que nous terminions le paquet de gâteaux.
Deux randonneurs francophones se sont installés près de nous. Ils voulaient également prendre une boisson, mais n’avaient que des shillings kenyans comme monnaie. Ce fut donc l’occasion de discuter avec eux et de les chahuter un peu. En effet, la négociation s’annonçait difficile pour eux.
Plus tard, on les rencontra à nouveau sur le chemin ce qui nous donna l’occasion de faire un petit bout de parcours ensemble. On les a revus pour la dernière fois à l’arrivée au camp Mweka.
Finalement ils auront réussi à négocier leur boisson dans cette monnaie, mais l’auront payée au prix fort, nous ont-ils confié.

La végétation reprenait de plus en plus d’ampleur et s’ornait de bien belles nuances de vert.
En revanche, le ciel s’était à nouveau tout couvert, mais les nuages restaient relativement haut ce qui nous permettait de conserver une visibilité correcte autour de nous.
On aperçut également au loin nos derniers séneçons géants si emblématiques du Kilimandjaro.
On poursuivit notre chemin et j’avais de plus en plus mal à la plante des pieds.
Le sentier était à nouveau bien aménagé avec des rigoles d’écoulement des eaux de pluie de chaque côté et s’enfonçait peu à peu dans une forêt de petits arbres.
Certaines portions étaient empierrées, autant dire que c’était un véritable cauchemar pour les pieds. On avait l’impression de sentir les moindres cailloux et irrégularités de la surface du sol ; les portions les plus plates étaient nettement plus supportables.
Heureusement, la traversée de cette forêt très sympathique et la découverte de nouvelles fleurs tout au long du chemin me faisait ponctuellement oublier ce désagrément.
Plus loin, on découvrit une nouvelle espèce de fleur assez grosse et aux formes inhabituelles que nous n’avions pas encore vues auparavant. Poa nous donna alors le nom anglais de cette fleur. Hélas, je ne l’ai pas retenu. Je me souviens juste qu’il comporte le mot ‘Kilimanjaro’.

Cet interminable sentier finit enfin par nous conduire jusqu’au camp Mweka situé à 3100 mètres d’altitude où on arriva aux environs de seize heures.
Levés depuis plus de dix sept heures, avec plus de treize heures de marches dans les jambes, nous étions euphoriques d’arriver. Quel soulagement enfin !
Le camp semblait occupé de toute part, il y avait du monde partout.
Ceci s’explique par le fait que la plupart des voies d’ascension (toutes ?) descendent par la voie Mweka.
Heureusement sa situation en pleine forêt nous cachait les uns des autres, ce qui rendait l’évaluation de son étendue assez difficile, mais nous permettait néanmoins d’être un peu plus au calme.
A notre arrivée sur l’emplacement pris par notre équipe, nos tentes étaient déjà installées.
Quelques porteurs félicitèrent ma mère tout en l’appelant encore ‘bibi’ ou ‘mama’.
Visiblement elle avait un certain succès.
On nous apporta presque immédiatement une bassine d’eau chaude pour une rapide toilette afin que nous nous débarrassions de la poussière qui nous recouvrait.
Nos muscles étaient fort endoloris de partout à cause des gros efforts fournis durant cette journée. Rien que de s’asseoir au bord de la tente  nous demandait un certain effort.
On se déchaussa, libérant ainsi nos pieds meurtris, puis on s’engouffra ensuite dans nos tentes pour fignoler notre toilette et nous permettre de nous changer, avant de s’allonger pour enfin essayer de se reposer.

Nous n’avions pas vraiment sommeil mais le plus laborieux fut de trouver une position où nous ne ressentions plus nos douleurs musculaires.
Disons que chacun tenta de trouver la position qui lui convenait le mieux.
Environ une heure après, nous fûmes conviés à nous rendre dans la tente mess pour le petit goûter où boissons chaudes et biscuits nous attendaient.
Une fois un peu reposé, on décida d’aller visiter un peu le camp autour de nous.
On n’ira finalement pas très loin tellement les premiers pas furent difficiles, ce qui ne nous rassurait pas vraiment pour le lendemain.
On retourna vite dans nos tentes pour nous relaxer et nous occuper en notant par exemple, comme chaque soir, les points forts de cette journée afin de ne rien oublier au moment de la rédaction de ce récit.

Le soir venu, de nouveau dans la tente mess, nous fîmes notre ultime dîner sur les pentes du Kilimandjaro.
Nous étions heureux de cette journée épuisante, mais une pointe de nostalgie faisait déjà son apparition.
On était si près de clore ce chapitre, tout était passé si vite ! Depuis le temps que je préparais ce voyage…
C’était déjà presque la fin, non seulement de l’ascension du Kilimandjaro, mais également du voyage en lui-même, puisque nous avions fait les safaris en premier.
Au moins on ne s’était pas ennuyé.
Le repas fut copieux et on ne manqua de rien.
Même le cuisinier nous réserva une petite surprise pour le dessert puisqu’on a eu droit à de nombreuses petites crêpes délicieuses.
Un vrai régal, personne ne se fit prier pour les manger, même moi j’en abusais quelque peu.
Bruno vint se préparer une boisson chaude dans la tente mess. On lui proposa alors une crêpe qu’il ne refusa pas comme à ses habitudes.
Quelques minutes après Poa vint également le rejoindre.
On discuta un petit moment avec lui et on en profita pour lui demander ce que signifiait ‘bibi’.
Il nous précisa alors que ce mot désignait la grand-mère. Les africains ont un certain respect pour les personnes un peu âgées qui représentent la sagesse.
Par la même occasion, on apprit également que le grand père se disait ‘babou’, la sœur ‘dada’ et le frère ‘kaka’.
Puis, il nous annonça le programme pour le lendemain et nous demanda de préparer une enveloppe avec les pourboires qu’on lui remettrait le matin avant de partir.
Après quelques dernières paroles, on se souhaita une bonne nuit et on regagna nos tentes.
Mais avant de nous coucher il fallait qu’on se regroupe pour décider de ce qu’on allait laisser à chacun.
La répartition ne fut pas facile mais, on finit par y parvenir.
On sortit alors pour se brosser les dents.
La température était nettement plus douce que les jours précédents ce qui était bien agréable.
Ceci fait, on ne tarda pas à se coucher en espérant pouvoir nous reposer du mieux possible et être en forme pour le lendemain.



Les fameuses fleurs dont le nom est constituée du mot 'kilimanjaro'.
Vitesse : 1/45"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 28 mm (Focale 35mm : 42 mm)



Peut-être que ce sont tout simplement des 'kilimanjaro flowers' Grimaçant.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Elles sont assez originales et nous n'en avions pa vu auparavant.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/4.5
ISO : 200
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Le ciel s'était à nouveau couvert, mais on pouvais enocre voir les alentours.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



De part la forme des feuilles (et de la fleur famée en bas à gauche) il semblerait que ce soit la plante qui donne la fleur du 'Kilimanjaro', ici avec des feuilles rouges au sommet de la tige.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Les derniers séneçons géants au loin.
(Désolé pour la compression jpeg horrible.)

Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Une vue un peu plus d'ensemble de la végétation environnante.
Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/4.0
ISO : 100
Focale : 31 mm (Focale 35mm : 46 mm)



Et voici le charmant petit sentier qui traverse cette forêt de petits arbres (qui deviendront de plus en plus grand au fur et à mesure que nous descendrons).
Vitesse : 1/45"
Ouverture : f/4.5
ISO : 400
Focale : 31 mm (Focale 35mm : 46 mm)



On rencontres de nouvelles espèces de fleurs.
Vitesse : 1/45"
Ouverture : f/4.0
ISO : 400
Focale : 37 mm (Focale 35mm : 55 mm)



Une espèce cousine de sa voisine d'europe.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/6.7
ISO : 800
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



On a retrouvé à plusieurs reprise ces fleurs violettes.
Vitesse : 1/8"
Ouverture : f/9.5
ISO : 800
Focale : 53 mm (Focale 35mm : 79 mm)



Modèle : PENTAX K10D
Vitesse : 1/15"
Ouverture : f/8.0
ISO : 800
Focale : 58 mm (Focale 35mm : 87 mm)



Arrivée à notre emplacement au camp Mweka : notre tente mess et une de nos deux tentes. Notez que le soleil est revenu Souriant.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/3.5
ISO : 400
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



La petite pause gouté avec les boissons chaudes et les biscuits.
Vitesse : 1/8"
Ouverture : f/3.5
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Nos deux tentes sous les arbres avec deux porteurs en train de discuter.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/3.5
ISO : 400
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)
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Avancer c'est mourrir, reculer c'est mourrir aussi.
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« Répondre #107 le: 10 Mars 2008 à 07:27:36 »

La fleur avec le nom "kilimandjaro", ressemble beaucoup au Protea je trouve.

Passionnante cette descente!... Souriant
Mais quand on commence à parler "pourboires",ça sent la fin de l'aventure!... Clin d'oeil
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« Répondre #108 le: 10 Mars 2008 à 11:00:28 »

Se référer au message de Keekorok ! Exactement ce que je pense pour les deux points ! Et bonne continuation de descente ! Clin d'oeil
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« Répondre #109 le: 12 Mars 2008 à 22:23:56 »

La fleur avec le nom "kilimandjaro", ressemble beaucoup au Protea je trouve.
Se référer au message de Keekorok ! Exactement ce que je pense pour les deux points ! Et bonne continuation de descente ! Clin d'oeil

Merci à vous deux Yes.
Effectivement après une recherche sous google avec le nom Protea, il semblerait bien que ce soit son nom.
Ce sont donc des Proteas du Kilimandjaro Souriant.
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« Répondre #110 le: 12 Mars 2008 à 22:38:28 »

JOUR 7 : MWEKA GATE

En dépit de nos matelas de camping vraiment trop fins et de nos courbatures dues à la très longue journée de marche de la veille, j’ai dormi d’un seul trait jusqu’au petit matin.
Cette nuit de repos nous était plus qu’indispensable et nous a fait le plus grand bien.
La température était assez douce sous la tente, ce qui était fort agréable.
Le camp s’éveillait peu à peu.
On entendait le bruit qui montait progressivement, venant des autres groupes qui s’activaient.
De temps à autre on entendait également plusieurs personnes en train de chanter.
Il n’y avait que nous, qui restions toujours allongés, à nous reposer.
Finalement, on s’est levé vers huit heures du matin alors qu’une bonne partie du camp s’était déjà vidé.
On ne nous changera pas, nous étions encore parmi les derniers à nous préparer.
Le rituel matinal n’a pas manqué pour autant et on nous accueillit avec :
‘Hello! … How are you? … Did you sleep well? … Hot water for washing!’
Tout compte fait, ces petites politesses matinales allaient bien nous manquer dans les jours à venir.
Le petit déjeuner fut servi comme chaque matin dans la tente mess.
Aujourd’hui il était constitué par plusieurs plats variés qui rassemblaient toutes les petites quantités d’aliments que nous n’avions pas consommés, ce qui ne nous a pas empêchés de bien l’apprécier.
Bruno vint nous dire bonjour et se prépara son café à notre table. De nature plutôt réservé, on sentait depuis la veille qu’il était un peu plus à l’aise avec nous.
Ce matin, il en profita en plus pour se tartiner une petite tranche de pain de mie.
Puis, ce fut au tour de Poa de venir nous saluer avec gentillesse.

Une fois bien rassasiés et avant de rejoindre nos tentes pour finir de nous préparer, j’échangeais avec Poa nos adresses emails et numéros de téléphone et je lui remettais l’enveloppe avec les pourboires.
Comme je l’avais pressenti, cela ne lui convenait pas tout à fait et il me demanda si je connaissais les tarifs ‘normaux’.
Bien entendu, il n’existe pas vraiment de tels tarifs, mais je l’ai laissé tout m’expliquer.
Etant donné que nous étions très satisfaits d’eux et qu’en plus nous avions atteint Uhuru Peak dans de très bonnes conditions, je n’ai pas trop cherché à négocier et j’ai complété la somme. Je me suis dit qu’on était en fin de voyage, que l’argent qui me restait allait probablement être dépensé pour n’importe quoi en achat de souvenirs de dernières minutes. Il m’a semblé beaucoup plus opportun de leur en faire profiter car ils en avaient sûrement plus besoin que nous.
Toujours est-t-il que Poa en fut satisfait.

On finit de boucler nos sacs tandis que toute l’équipe pliait le camp.
Poa nous rassembla ensuite tous au centre de notre bivouac sous un beau soleil.
Il annonça alors ‘publiquement’ les pourboires que nous lui avions confiés pour chacun des membres de l’équipe (le guide, l’assistant guide, le cuisinier et les porteurs).
Tout le monde semblait très content et aussitôt ensembles ils applaudirent.
Ce fut, je vous l’avoue, un petit soulagement pour moi.
Poa enchaîna en prononçant un discours de remerciement de la part de toute l’équipe. Tous espéraient que nous avions beaucoup apprécié notre périple avec eux, le Kilimandjaro, la Tanzanie et qu’on reviendrait un jour.
Une fois son discours terminé, il se tourna vers moi et me demanda d’en faire un à mon tour, pour lui-même et son équipe.
A ce moment là, je dois avouer que la pression est montée d’un coup.
Je ne m’attendais pas du tout à devoir improviser un petit discours en anglais aussi spontanément.
En effet, si je sais me débrouiller un minimum en anglais, je suis loin d’être bilingue.
Et tout le monde le sait bien, les Français ne sont pas réputés dans la maîtrise des langues étrangères.
Néanmoins, à cette occasion, je me suis moi-même surpris.
Je les ai donc tous chaleureusement remerciés pour leur aide et leur gentillesse ; je leur ai dit qu’on avait passé un magnifique séjour en leur compagnie et, que sans eux, nous ne serions jamais arrivés au sommet.
J’avouerai même que sans porteurs je n’aurais jamais entrepris l’ascension du Kilimandjaro.
Nadine, pas plus douée que moi en anglais, m’a tout de même dit que je m’étais bien débrouillé, ouf !
Après, ce petit instant un peu solennel, on s’est tous chaleureusement remercié, se serrant plusieurs fois la main.

Comme pour clore un beau chapitre, vint ensuite le moment de la photo souvenir.  Cependant pour la réaliser avec nous tous, il a fallu au préalable trouver un endroit pour poser l’appareil photo à plat afin d’utiliser le retardateur.
On trouva la solution en empilant nos sacs de voyages les uns sur les autres et on réalisa deux belles photos de toutes l’équipe.
Au moment où j’allais ranger l’appareil photo, Poa nous dit qu’ils allaient nous chanter quelque chose.
J’eus instantanément le réflexe de lui demander s’il était d’accord pour que je filme l’événement.
Il accepta volontiers et je m’empressai de sortir l’appareil photo compact pour prendre en vidéo la scène.
Ils se mirent alors à nous chanter une chanson sur le Kilimandjaro et Mawenzi en swahili tout en dansant et frappant des mains. L’un d’entre eux se mit aussi à tourner en dansant autour de ma mère !
Ce fut un réel et inoubliable bonheur car on ne s’y attendait vraiment pas ; même si après coup, on se rappela qu’on avait entendu au petit matin, un groupe de personnes chanter.
Ce fut une véritable surprise et on l’apprécia énormément.
On se remercia, de nouveau, tous sous l’effet d’une certaine émotion ; on s’en retourna non sans mal pour achever nos préparatifs de départ. Nous n’avions plus qu’une dernière et longue descente à effectuer sur le sentier dans la forêt avec en prime le soleil qui nous accompagnait.



Nous voici tous réunis au complet !
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/5.6
ISO : 100
Focale : 28 mm (Focale 35mm : 42 mm)



Et en plus le soleil était de la partie Souriant.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 23 mm (Focale 35mm : 34 mm)
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« Répondre #111 le: 12 Mars 2008 à 23:37:55 »



Et voici la petite vidéo que j'ai réalisée :
N'oubliez pas d'activer le son Clin d'oeil pour en profiter pleinement.

Je n'ai pas trouvé de site web d'hébergement qui rende justice à la qualité de la vidéo originale, mais voici deux liens pour au moins se faire une idée.


Les paroles :
Kilimanjro, Kilimanjro, Kilimanjro, Kilimanjro - Mlima mrefu sana
Na Mawenzi, na Mawenzi, na Mawenzi, Ne Mawenzi - Mlima mrefu sana
Ewe nyoka, ewe nyoka, ewe nyoka, ewe nyoka - mbona waizungukaa
Waizungukaa, waizungukaa, waizungukaa - Wataka kunila nyama
Kunila nyama, kunila nyama, kunila nyama - Mlima mrefu sana


Et voici la traduction que m'en a donné Poa par email lorsque je lui ai demandé une fois de retour en France :
Meaning is  :
Kilimanjaro x3 is the highest mountain
And Mawenzi x3 is the highest mountain
You snake why you go around here
Or is it because you want to take me as your meal.

snake means because we go zig zag when atempt the summit.

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« Répondre #112 le: 13 Mars 2008 à 22:04:53 »

Super cette vidéo sonore ! Ce devait vraiment être un moment très émouvant pour vous. Et ta maman a l'air d'une jeune fille ! Même pas fatiguée ! Yes
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« Répondre #113 le: 14 Mars 2008 à 13:11:14 »

La vidéo :  Yes
La joie intense d'avoir gravit le géant, d'avoir flirté ensuite avec la beauté du sommet et la vue époustouflante de ce toit d'Afrique, de l'avoir descendu et de garder en mémoire, cette incroyable aventure.

Bravo à vous tous.

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« Répondre #114 le: 18 Mars 2008 à 00:42:57 »

Le départ fut quelque peu difficile, le temps que les muscles se chauffent. Les courbatures engendrées par les efforts de la veille nous rappelaient à l’ordre dès que l’on tentait  d’effectuer une foulée plus longue que la précédente.
Heureusement la nature, avec les rayons matinaux du soleil qui filtraient à travers les branches des arbres, était d’une beauté remarquable.
Le sentier était fort agréable et les températures très douces.
Plus bas, on s’enfonça progressivement dans la forêt qui devenait humide et luxuriante avec ses grands arbres, ses fougères, ses multiples lichens et ses nombreuses fleurs.
Ce fut l’occasion de pendre quelques photos supplémentaires de ce magnifique écosystème.
Notre descente, en revanche, de par l’humidité du site se faisait plus glissante ; sur le chemin il fallait être très vigilant car certains passages étaient parfois boueux, et à plusieurs reprises j’ai bien failli me retrouver les fesses à terre.
On descendait donc prudemment et Bruno devait une fois de plus nous attendre.
Finalement le sentier fit place à une route forestière ce qui nous indiqua que la randonnée arrivait à son terme.
La température s’élevait à mesure que nous perdions de l’altitude.
Nous prolongions au maximum le plaisir de fouler les pentes du Kilimandjaro, baignant inlassablement nos yeux dans le vert des feuillages, humant, narines grandes ouvertes, toutes les odeurs que la terre humide laissait s’échapper.
Au carrefour de deux pistes, éclairées comme s’il s’agissait d’une clairière, on croisa quelques enfants qui nous dirent bonjour. Ils ne manquèrent pas de nous demander dans un premier temps de l’argent ou des bonbons que nous ne souhaitions pas leur donner, puis des stylos.
J’avoue que je me suis retrouvé un peu bête. Je n’en avais pas prévus et je le regrettais un peu.

Au détour d’un virage la piste forestière s’élargit à nouveau et on découvrit la porte Mweka où de nombreux touristes étaient présents.
Nous venions d’arriver au terme de la randonnée.

Poa nous dirigea vers la bâtisse à l’entrée du parc pour nous faire remplir un petit formulaire afin de récupérer nos diplômes.
Après avoir signés le registre et après encore quelques minutes d’attente, on récupéra chacun le diplôme écrit sur du beau papier épais, attestant de notre arrivée à Uhuru Peak le 20 septembre 2007 à 6h20 du matin et signés par le guide et le responsable du parc national.
Pour une fois, il faut bien le reconnaître, la qualité du papier du diplôme était à la hauteur du Kilimandjaro.
Je profitais de l’occasion pour acheter la carte du Kilimandjaro, pendant que ma mère et Nadine se laissaient tenter par quelques objets que des vendeurs à la sauvette leur présentaient (tee-shirts, bijoux, papyrus etc.).
A côté de moi, je fus intrigué que des randonneurs se faisaient nettoyer leurs chaussures de marche.
Il faut admettre que la dernière partie du sentier dans une terre parfois un peu boueuse était donc une aubaine pour certains tanzaniens, afin de gagner un peu d’argent.
On décida à notre tour de se prêter au jeu.
Armé d’un sceau d’eau et d’une brosse, la personne nous faisait lever les pieds à tour de rôle et astiquait vivement nos chaussures.
Finalement, ce n’est pas si stupide qu’on pourrait le croire et cela nous a permis d’éviter de le faire nous mêmes.

On alla ensuite s’asseoir dans un kiosque en attendant notre véhicule qui n’était toujours pas arrivé.
Pendant que nous attendions, d’autres personnes sont venues également s’installer dans le kiosque dont une qui m’a particulièrement marqué.
Il s’agissait d’une espèce d’énergumène qui n’arrêtait pas de se la ‘péter’. Il fallait qu’il se fasse remarquer, qu’il montre qu’il n’était pas fatigué, que pour lui le Kilimandjaro c’était trop facile, etc.
Habillé d’un treillis type armée de terre, il portait une très grossière chaîne en or autour du cou, un bracelet en or tout aussi imposant et moche et disposait d’une paire de  lunettes à monture également dorée.
Je vous laisse imaginer le style.
Une véritable tête à claques, ce gars !
Franchement, j’aurais dû le prendre en photo pour vous le montrer.
Un des vendeurs à la sauvette qui avait fini ses transactions vint discuter un peu avec nous. Lorsqu’il apprit que nous étions français, on a eu droit à l’énumération de tous les noms de joueurs de l’équipe de foot française.

Cela faisait maintenant plus d’une demie heure que nous attendions et toujours pas de véhicule à l’horizon.
Le site se vidait peu à peu.
Pas d’inquiétude cependant, les membres de notre équipe attendaient également pas très loin, avec nos bagages.
Un petit moment plus tard, Poa vint nous dire que le véhicule était arrivé.
Cependant il nous avertit que, comme il ne s’agissait pas d’un véhicule tout terrain, il avait du mal à monter jusqu’ la porte Mweka ; il fallait donc qu’on descende un peu à pied pour le rejoindre.
Nous qui croyions que nous étions arrivés …
Nous voici donc repartis, les muscles douloureux car depuis ce long arrêt ceux-ci s’étaient largement refroidis, glissant sur la pente caillouteuse.
Fort heureusement, on a dû faire que quelques centaines de mètres pour, après un virage en épingle à cheveux, apercevoir la camionnette du même type que celle que nous avions eu à l’aller.

Va suivre un moment d’anthologie digne de certains passages du film ‘les Dieux sont tombés sur la tête’.
Il faut cependant reconnaître que sur le coup cela nous a inquiété plus que ça nous a amusé.
Alors qu’on effectuait nos derniers mètres à pied, on voyait que la camionnette était en train d’essayer de stationner mais n’arrivait pas à s’immobiliser.
N’y parvenant pas, un homme prit alors une grosse pierre et la plaça devant la roue pour arrêter le véhicule.
On s’est alors regardés tous les trois quelque peu ébahis.
On chargea la camionnette, puis on monta tous à l’intérieur, non sans inquiétude.
Comme à l’aller, je me suis retrouvé avec Poa et le conducteur à l’avant, tandis que mes deux accompagnatrices étaient à l’arrière avec tout le reste de l’équipe.
On allait pour partir mais, hélas, le moteur ne démarre pas. Après plusieurs tentatives infructueuses le conducteur ouvre le capot.
Il touche quelque chose, essaie à nouveau de démarrer, sans succès.
Il décide à ce moment là de sortir un tournevis d’une boîte située à côté de lui et l’utilise pour faire de grosses étincelles sur le moteur, probablement en faisant un pont avec la batterie.
Rien à faire, le moteur ne veut pas démarrer.
En désespoir de cause, l’un de ses acolytes enlève la pierre qui retenait la camionnette, ceci afin d’utiliser la pente pour faire entraîner le moteur.
Ouf cette fois cela a fonctionné !
Bien entendu l’aiguille du compteur de vitesse restait figée sur le zéro et aucune ceinture de sécurité à l’avant ! Je m’accrochais alors tant bien que mal à la poignée.
On ouvrit presqu’aussitôt les vitres car une forte odeur de transpiration d’hommes ainsi que les effluves d’essence commençaient à envahir le fond du véhicule.
Le chauffeur ralentissait énormément à chaque dos d’âne, le véhicule était tellement chargé que nous risquions de toucher le sol à chaque passage.
Enfin cerise sur le gâteau, alors que nous roulions depuis plusieurs kilomètres. On entendit un très bruyant ‘PAN’ en provenance de l’avant du véhicule, tel un coup de pistolet.
Et Poa de me dire ‘fire brake’ en rigolant.
On n’a jamais trop su ce qui avait déclenché ceci, mais peut-être que c’était mieux ainsi.
En tout cas quelle aventure !
L’Afrique est également vraiment extraordinaire pour tous ces moments !




La forêt sous le soleil.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/6.7
ISO : 400
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Tout le monde apprécie les lieux.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/6.7
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Une magnifique fleur.
Vitesse : 1/60"
Ouverture : f/4.0
ISO : 400
Focale : 45 mm (Focale 35mm : 67 mm)



Moi et Bruno (l'assistant guide) ; je pensais qu'il était plus grand Indécis.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/4.0
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Encore quelques fleurs.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/4.5
ISO : 800
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Un immense arbre sur le bord du sentier.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/4.0
ISO : 400
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Mon certificat de réussite.
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Proverbe Namibien :
Avancer c'est mourrir, reculer c'est mourrir aussi.
Il faudrait donc avancer pour bien mourrir.
Jonathan
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« Répondre #115 le: 18 Mars 2008 à 00:43:56 »

La suite et fin peut-être demain soir ...  Tire la langue.
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« Répondre #116 le: 19 Mars 2008 à 15:32:42 »

Le ciel était bleu, le soleil bien présent, on se laissait facilement captiver par les paysages défilant sous nos yeux.
On longea de nombreuses plantations de café ou de thé, on passa devant un ‘college of wildlife management’ etc.
J’en profitais pour questionner Poa sur l’ascension du mont Meru, sur les autres voies d’ascension du Kilimandjaro, sur les safaris et sur son emploi du temps pour les jours à venir.
Il me répondit qu’il repartait le lundi suivant (nous étions déjà au vendredi) effectuer l’ascension du Kilimandjaro par la voie Machame avec un groupe de six hollandais.
Pas beaucoup de répit donc pour lui et son équipe.
En effet, j’appris qu’un guide constituait et gardait à peu près toujours la même équipe à chaque nouvelle ascension.

A cette heure bien avancée, nous n’avions pas encore déjeuné. C’est donc sur la route que Poa nous annonça qu’on allait manger avec lui dans un restaurant qu’il connaissait bien et qui servait une spécialité de son pays ‘very nice’ m’a-t-il confié à plusieurs reprises.
Il s’agissait d’un plat constitué de viandes et de bananes.
En général, je me méfie assez des spécialités et encore plus lorsqu’elle vienne d’une culture assez éloignée de la mienne ; mais cette fois-ci, j’étais curieux de goûter à autre chose que la nourriture très européanisée servie dans les lodges.
Le véhicule arriva devant le restaurant, où l’on dit au revoir à tout le monde.
On suivit ensuite Poa qui nous installa sur la terrasse à l’abri du soleil.
Le menu était simple. Il y avait soit la spécialité locale, soit le ‘chicken and chips’.
Ma mère et Nadine n’ont pas voulu prendre trop de risques et ont opté pour ce dernier plat, plus conventionnel.
Du coup j’hésitais quelque peu mais Poa avait tellement insisté comme quoi la spécialité était ‘very nice’ que je me sentais obligé de lui démontrer que je lui faisais confiance.
La commande était donc partie comprenant également une boisson pour chacun.
Les dames furent servies en premier. Leurs assiettes contenaient de beaux morceaux de poulet et des frites maisons.
Puis ce fut à mon tour et celui de Poa.
Avant d’entamer le repas, il m’indiqua un robinet situé dans le coin de la terrasse où on alla se laver les mains. J’étais d’ailleurs très agréablement surpris de cette initiative.
Cependant à notre retour à table, j’ai vite compris pourquoi une telle initiative ! Il n’y avait pas de couverts, tout juste une cuillère à soupe pour boire la sauce dans laquelle la viande et les deux bananes plantains baignaient.
C’était une évidence frappante, on devait manger avec les doigts.
Voyant ces dames quelque peu hésiter, Poa demanda à ce qu’on leur apporte néanmoins des couverts.
En revanche, quant à moi, j’étais bon pour manger suivant leurs traditions.
En toute sincérité, J’avoue que je n’ai pas trouvé ce plat si ‘very nice’ qu’il me l’avait annoncé.
La banane plantain n’avait pas spécialement de goût et les morceaux de viande, une fois retirée la peau et le gras, dont je ne suis pas spécialement fan, n’étaient pas aussi nombreux que l’assiette pouvait le laisser supposer.
En revanche Poa semblait se régaler.
Le cuisiner qui s’est occupé de nous pendant le trek, vint s’asseoir tout seul à la table derrière moi. On a bien pensé lui demander de se joindre à nous, mais on était déjà quatre et à l’étroit sur la petite table que nous occupions.
Ma mère qui l’aimait bien, décida de lui offrir une boisson. Il accepta donc une bière.
Assez vite, j’ai terminé tout ce que je jugeais de mangeable dans mon assiette et, comme mes deux acolytes féminins avaient des restes, j’en profitais pour picorer quelques frites.
Rien à voir avec les frites servies dans la plupart de nos restaurants, ici il s’agissait de grosses frites faites maison et au dire de ma mère, le poulet était exquis, au goût bien loin des poulets d’élevage industriel auxquels nous sommes habitués maintenant.
Voyant mon assiette avec encore quelques beaux reliefs, et après m’avoir demandé si j’avais terminé, Poa demanda au cuisinier s’il voulait la finir.
Visiblement il avait l’air enchanté et se régala de manger tout ce que j’avais laissé.

On discuta plusieurs minutes autour de la table puis, lorsque Poa sortit les billets pour payer, on s’émerveilla devant et on lui demanda de sortir tous les différents billets qu’il possédait.
Chaque type de billet était d’une couleur différente et symbolisait un animal de la savane, excepté un seul d’entre eux, nous a-t-il, qui représentait le président.
J’en aurais bien rapportés quelque uns en bon état comme souvenir, si l’occasion s’était présentée.
On finit tout de même par sortir de table.
Poa fit signe à un taxi car il était temps de nous ramener à l’Ameg Lodge où nous avions laissé nos affaires.
Le taxi se gara en bataille sur le bord de la route en pente douce.
On chargea nos sacs dans le coffre que le chauffeur avait eu un peu de mal à ouvrir et pendant que nous nous installions à bord, trois membres de notre équipe dont le cuisinier se précipitèrent vers nous pour nous dire à nouveau au revoir et nous serrer la main par la fenêtre. La gratitude se lisait sur leur visage. C’était vraiment très touchant.


Quand le chauffeur voulut partir, bien entendu le moteur ne voulait pas démarrer et ce, malgré plusieurs tentatives (on commençait à être habitués maintenant !).
Alors que des personnes discutaient derrière la voiture, le chauffeur ne trouva rien de mieux que de laisser rouler le véhicule en arrière pour ainsi de profiter de la pente afin d’entraîner le moteur.
On a bien cru qu’on allait en écraser un … tellement il les frôla de près.
Nous voici donc repartis pour rejoindre le lodge.
A notre arrivée, la porte de la voiture par laquelle je devais sortir, ne voulait plus s’ouvrir. Il m’a donc fallu sortir par l’autre côté.
Mais comme ce genre de désagrément n’est souvent pas unique, on rencontra le même problème quant à l’ouverture du coffre qui était complètement bloqué.
On a bien dû attendre cinq bonnes minutes avant que le chauffeur avec l’aide de Poa ne réussissent à l’ouvrir.

Poa nous accompagna à la réception pour qu’on récupère la clef de notre pavillon ainsi que nos bagages.
Il en profita pour demander à la réception l’heure à laquelle la navette viendrait nous chercher le lendemain matin.
Lorsqu’on nous apporta les bagages qu’on avait laissés en consigne, il se trouva qu’il en manquait un. Fort heureusement, pour nous, ils finirent par le retrouver peu après.

C’était maintenant vraiment l’heure de nous séparer. C’est avec la gorge quelque peu serrée que l’on remercia une nouvelle fois chaleureusement Poa.
Il me demanda si je voulais bien lui envoyer à mon retour les photos de groupe que j’avais fait durant le trek.
J’acceptais volontiers et je n’ai pas manqué de le faire.

Aussitôt son départ, on se précipita pour amener nous mêmes nos affaires dans le pavillon avant que le personnel ne vienne pour nous aider à les transporter seulement sur quelques mètres et nous réclamer un pourboire.
Nous n’avions que moyennement apprécié, lors de notre première visite qu’on nous prenne presque de force nos sacs alors que nous étions tout à fait capables de les porter nous mêmes.

On retrouva le même pavillon que nous avions eu à notre première arrivée. Notre réflexe immédiat fut de nous déchausser.
Quel soulagement !
L’après midi était déjà bien avancé, le soleil bien présent et la température agréable.
Après quelques minutes de repos, je n’avais qu’une envie, aller me baigner dans la piscine. Comme nous avions prévu des maillots de bain, autant en profiter !
Après être passés sous la douche, nous nous retrouvâmes au bord de la piscine.
La température de l’eau était fraîche certes, mais acceptable pour un bain.
On termina l’après midi ainsi, entre baignade et repos sur les transats au bord de la piscine.
C’était très plaisant, le cadre étant à lui seul presque paradisiaque.

Lorsque l’ombre arriva sur les transats, on décida de rentrer pour finir de boucler nos valises.
En effet, la navette devait venir nous chercher le lendemain à six heures du matin.
Autant dire que ce ne serait pas encore pour cette fois qu’il nous serait possible de faire la grasse matinée !

Lorsque nous nous apprêtions à sortir pour aller dîner, c’est avec émerveillement que l’on s’aperçut qu’on pouvait voir le Kilimandjaro au dessus des arbres entourant le lodge.
Moi, qui pensais regretter de ne pas l’avoir vu de loin à cause du temps nuageux, j’étais à cet instant précis, aux anges. Je n’ai pas hésité un instant à ressortir, pour cette occasion, le téléobjectif utilisé lors des safaris, pour le prendre en photo.
La nuit tomba rapidement donnant une atmosphère grandiose au lodge.
On dîna copieusement et on se coucha rapidement, sans oublier d’activer tous les appareils avec une fonction réveil en notre possession.
Quel bonheur de retrouver enfin un vrai lit !
Mais les courbatures, la chaleur à laquelle nous n’étions plus habituées et les moustiques nous ont, en partie, privé du repos que nous aurions pu tirer de cette nuit.



Pour faire plaisir à Chinook, voici les photos de la piscine  Grimaçant.
Vitesse : 1/60"
Ouverture : f/4.0
ISO : 200
Focale : 53 mm (Focale 35mm : 79 mm)



Il n'y a pas à dire ça fait du bien Rire.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/4.0
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



On avait la piscine rien que pour nous.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/4.0
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Après la baignade, repos sur les transats.
Vitesse : 1/45"
Ouverture : f/8.0
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



On profite du soleil de fin d'après midi.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/5.6
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Vitesse : 1/60"
Ouverture : f/5.6
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



En fin de journée on s'aperçoit que le Kilimandjaro était juste en face de nous J'aime.
Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/4.5
ISO : 800
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Il était un peu chaché par les arbres mais on pouvais tout de même bien le distinguer.
Vitesse : 1/4"
Ouverture : f/3.5
ISO : 800
Focale : 34 mm (Focale 35mm : 51 mm)



Trois photos du Kilimandjaro à différentes focales.
Vitesse : 1/3.34"
Ouverture : f/4.5
ISO : 800
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/4.5
ISO : 800
Focale : 135 mm (Focale 35mm : 202 mm)



Vitesse : 1/8"
Ouverture : f/5.6
ISO : 800
Focale : 280 mm (Focale 35mm : 420 mm)



Le lodge et ses lumières peu avant la tombée de la nuit.


Derniers regards sur le Kilimandjaro pour conclure ce magnifique séjour.
Vitesse : 1/2"
Ouverture : f/4.5
ISO : 800
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)


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« Répondre #117 le: 19 Mars 2008 à 15:39:39 »

C’est ainsi que s’achève cette formidable aventure jusqu’au sommet de la plus mythique et la plus haute des montagnes du continent africain : le Kilimandjaro.
Sept jours complets de randonnée où nous avons eu tous les types de temps, de la pluie jusqu’au beau temps en passant par le brouillard, le vent, la grêle et même la neige.
Sept jours de bonheur intense à la découverte d’une nature absolument magnifique et extrêmement diversifiée.
Sept jours où nous avons dû nous adapter et nous dépasser pour obtenir la plus belle récompense que nous puissions espérer, côtoyer et admirer les neiges et glaciers du Kilimandjaro depuis le sommet du pic Uhuru avec l’apothéose du lever de soleil baignant le toit de l’Afrique.
Moment très intense et riche en émotion.
Enfin sept jours de partage avec notre équipe que nous remercions encore chaleureusement et sans laquelle nous ne serions probablement jamais arrivés jusqu’au bout.
Un rêve d’enfant s’était réalisé, et quel rêve !

J’espère que vous avez pris autant de plaisir à lire ce récit que je n’en ai eu à l’écrire et que vous avez apprécié les 'couleurs de la vie sauvage' autour du Kilimandjaro.

Pour terminer, je tiens à nouveau à remercier tout particulièrement Laurence Clin d'oeil et Bel Africa pour ce séjour si bien orchestrée Yes.
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« Répondre #118 le: 19 Mars 2008 à 19:17:40 »

C’est ainsi que s’achève cette formidable aventure

Donc cette fois ci c'est la bonne  Clin d'oeil : bravo pour ton expé et pour ton récit  Yes
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Patrick.
Pour lire mes Carnetsdevacances  et voir mes Galeries photos cliquez dessus !
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« Répondre #119 le: 20 Mars 2008 à 01:09:24 »

Merci Jonathan pour ce récit vivant et coloré , plein de détails et de photos superbes

Merci de nous avoir emmené avec vous au sommet du mythique Kilimanjaro  Sourire Yes
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Chinook
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