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le 09 Octobre 2010 à 15:49:00
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La treizième interview de Colors Of WildLife est consacrée à un photographe naturaliste, qui aime partager avec générosité sa passion pour les beautés et les secrets de Dame Nature.

Focus sur un COWpain

Jérôme Guillaumot (ojeff)


Jérôme Guillaumot

Languedocien, la photo animalière est, pour lui un véritable virus.
Même si à peu près tout l'intéresse dans le monde animal, il confesse un amour immodéré pour la grande faune africaine.
Son approche est d’abord celle d’un naturaliste car l’observation des animaux et la compréhension de leur comportement sont pour lui plus de la moitié du plaisir. Aussi, dans ses sorties nature il n'oublie pas son carnet d'observation, ses jumelles et un bon manuel d'identification qui viennent compléter son équipement photographique.

Nous le remercions, vivement d'avoir accepté de se prêter à cet exercice avec beaucoup de gentillesse et d’implication.

COW –Jérôme, tu es bien connu sur Colors Of WildLife, sous le pseudo d’ojeff. Membre depuis le 02 Février 2008, Exposant à Afrique Terre de Couleurs, tu as été aussi élu carnetiste de l'année 2009 avec "Les félins de Mara". Certes, on te connait… Mais peux-tu nous tracer en quelques lignes, ton déclic pour la photographie animalière et de nature ?

JG - Mes premières photos d'animaux je les ai réalisées, à 10 ans, avec un polaroid au zoo de Montpellier. Avec son "vallon africain" et ses Guépards qui, pour la première fois en Europe, s'y sont reproduits en captivité, ce zoo a sûrement été aussi à l'origine de ma passion pour ce continent. J'ai acquis mon premier Reflex (un Asahi Pentax) à 16 ans mais à l'époque j'étais plutôt intéressé par les scènes de rue parisiennes ou l'expérimentation créative (développement, trucages, etc). Parallèlement j'ai toujours été passionné de nature et me livrais depuis toujours à ce que l'on n'appelait pas encore le "birdwatching". La rencontre entre ces 2 centres d'intérêt (la photo et la nature) ne s'est réellement effectuée que tardivement au début des années 90 au travers de mes premières photos faites dans les forêts d'ile de France. Cette passion s'est renforcée ensuite à l'occasion de mes premiers voyages en Afrique avec la rencontre de ce bestiaire mythique auquel je rêvais depuis mon enfance. Depuis quelques années, cette activité est devenue obsessionnelle et occupe l'essentiel de mon temps que ce soit en Afrique, ailleurs dans le monde ou tout simplement au fond de mon jardin.

Jérôme Guillaumot - Guépard

COW – Quelle est ta devise photographique?  Et Quels sont tes goûts en la matière (sujets, style d'image, animaux dans leur environnement, portrait, graphisme, ambiance...) ?

JG - Ma devise en photographie (comme dans la vie en générale) est de ne jamais abandonner avant d'avoir atteint mes limites. Pour ce qui est de mes goûts, étant curieux  de tout ce qui touche à la nature, les photos de comportement ou les attitudes insolites me fascinent. D'un autre côté, j'apprécie les photographes dont les images témoignent d'une approche créative personnelle.
Pour illustrer ces deux points de vue, voici un exemple de photos qui m'ont marqué récemment :
La photo de Fou du cap en plongée par Alexander Safonov : une photo de comportement qu'il fallait aller chercher : http://www.nhm.ac.uk/visit-us/whats-on/temporary-exhibitions/wpy/photo.do?photo=2489&category=6&group=1
La photo particulièrement créative et insolite de Frédéric Larrey, un compatriote du sud de France plein de talents : http://www.nhm.ac.uk/visit-us/whats-on/temporary-exhibitions/wpy/photo.do?photo=2460&category=52&group=3

COW – Toi qui a la chance de voyager pas mal. Quels sont, selon toi les critères d'un voyage animalier, photographiquement optimal ?

JG - D'abord, le voyage doit permettre de passer un maximum de temps sur le terrain. Pour ce faire, j'évite de sauter d'un parc à l'autre et préfère me concentrer sur un nombre de site restreint pour ne pas perdre de temps en transferts. Lorsqu'il s'agit de comparer des voyages "standard" je comptabilise le nombre de vraies demi-journées de safari après avoir expurgé tout ce qui est voyage, transfert, séjour en ville ou visite ethno-culturelle. Il faut également que l'emploi du temps de la journée soit dense. Je ronge mon frein dans certains lodges d'Afrique australe où l'on passe plus de temps au lodge à manger qu'au contact des animaux. La proximité de la faune au sein même des lodges (comme, par exemple, aux restcamp d'Etosha, Savuti Safari Lodge au Botswana, hides de Kaingo/Mwamba dans le South Luangwa, etc ) peut être un dérivatif à prendre en compte. Le second point fondamental est la qualité du guide. Qualités professionnelles mais également qualités humaines car on va passer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, au contact avec quelqu'un et quand on a la chance qu'une connivence s'installe d'entrée de jeu on sait que le safari sera réussi quelles que soient les obs ou photos réalisées.

Jérôme Guillaumot - Elephant

COW – Tu m’as vanté les mérites d'un télé 300 f/2.8 en animalier. J'ai (acinonyx) toujours trouvé cette focale trop courte pour une majorité de situations. Je reste persuadé que le 500 f/4 est l'optique reine et que son ouverture plus faible est compensée largement par les capacités en AF et hauts isos des boitiers actuels. Si tu devais partir avec un seul de ces 2 télés, choisirais tu toujours le 300 f/2.8 ? Toi qui aimes bien les oiseaux ?

JG - Vu que je n'ai toujours pas de 500 f/4, la réponse sera facile. Par ailleurs je n'ai toujours pas non plus de boitier à capteur plein format. Il est clair que, sans le facteur de cropping de x 1.5  d'un capteur DX, le 300mm serait trop court.  Malgré cela, c'est vrai que je me rends compte que, dans certains voyages, j'utilise souvent le convertisseur x1,7 et je commence à me persuader qu'un 500 serait utile, en plus. Mais puisque dans la question il s'agissait de "partir avec un seul objectif" je reste sur le 300mm car je préfère une image trop lointaine, que je peux recadrer, à une image trop serrée qui me fait rater une action à courte distance (cela m'est arrivé du temps où j'utilisais un 400 mm sur des scènes d'accouplement de Lions ou d'interactions entre jeunes Panthères). Et puis, en termes de qualité optique, je pense que l'on n'a rien fait de mieux chez Nikon que le 300 f/2.8.

COW – Primé au concours "Wildlife Photographer of the Year" 2009, dans la catégorie portrait… As-tu retenté ta chance cette année ?

JG - J'ai fait mieux que l'an passé… au niveau des éliminatoires ; avec 2 images en finale (au lieu d'une l'an passé). Mais je n'ai pas eu d'image primée ou sélectionnée pour l'expo. Je me suis quand même payé le voyage à Londres pour voir la future exposition au muséum d'histoire naturelle car le cadre est superbe et les photos seront sans doute magnifiquement mises en valeur. J'en profiterai pour assister également au séminaire photographique "Wildphotos" qui se déroule au même moment et qui est l'occasion de rencontrer des gens passionnants du monde  de la photo animalière. C'est très inspirant et cela vous met plein de projets en tête.

Jérôme Guillaumot - Lions

COW – Y a-t-il des concours photographiques que tu affectionnes plus que d’autres ?

JG - J'ai également tenté ma chance au concours de Montier de cette année avec quelques photos en 1/4 de finale.

COW – Y a-t-il eu au cours de tes nombreux voyages, des rencontres (avec où sans photos) qui t'ont plus particulièrement marqué ? Une scène de vie forte, où une image que tu rêvais de mettre en boîte, par exemple.

JG - Ma première nuit en bivouac à Moremi (Botswana), vaguement protégé par notre tente igloo et entouré par les bruits des animaux alentours, restera gravée dans ma mémoire. D'autant que, lorsque j'ai entendu Heiko, notre guide, frapper violemment contre sa toile de tente en jurant, j'ai bien cru que nous étions attaqués par quelque animal et je n'en menais pas large. Au matin, j'ai appris qu'en fait notre guide tentait d'écraser de simples moustiques qui avaient réussi à pénétrer dans sa tente. Quant aux scènes les plus fortes elles datent incontestablement de mon tout dernier safari à Masai Mara ou la migration fut l'occasion de vivre des émotions d'une force incroyable : la tension au moment des crossings, le suspens d'une chasse qui se prépare, la cruauté d'une vie qui s'achève… Ce fut souvent bouleversant même pour quelqu'un d'habitué au spectacle de la nature.

Jérôme Guillaumot - Gnous

COW – A l'heure actuelle, quel est ton graal photographique ?

JG - Mon dernier voyage au Kenya m'a permis d'observer longuement une famille Caracal dans son milieu, un de mes rêves de photographe de la faune africaine. Au niveau des espèces emblématiques pour l'Afrique et au-delà il me reste encore beaucoup de sujets : les grands singes (Gorille, Chimpanzé, Orang-outan), le Loup (aperçu de loin à Yellowstone et que j'aimerais bien approcher de plus près), le Jaguar pour l'Amérique du sud, l'Ours blanc… J'aimerais bien également avoir l'occasion un jour de faire un reportage plus complet sur le Lycaon qui est une espèce que j'ai pu photographier à 2 reprises (Selous et Kwando) et qui me fascine par ses comportements sociaux. Mais le graal en matière de photographie c'est aussi de trouver des sujets plus personnels que l'on essaie d'approfondir jusqu'à plus soif en espérant sortir des photos rarement faites en y mettant sa propre touche dans l'approche et dans le style. Ce graal là il reste toujours à atteindre.

Jérôme Guillaumot - Caracal

COW – Lors de vos voyages familiaux, avez-vous des focales ou des sujets complémentaires ? En bref, est-ce que le virus photographique a gagné l’ensemble de la famille ?

JG - Oui, nos 2 filles nous accompagnent en safari depuis 10 ans et, maintenant qu'elles sont grandes et loin de la maison (elles poursuivent leurs études à Paris), c'est un vrai plaisir chaque année de se retrouver à l'occasion d'un nouveau voyage africain. Catherine, mon épouse, se consacre au journal de bord qu'elle édite sous forme de livre/photo Photoweb. Julie est la vidéaste de la famille (et n'a pas raté une seule des scènes de chasse du dernier safari). Léa utilise mon second boitier et se concentre un peu plus sur les plans larges au 70-200 mm. En réalité, pour elles, la photo est une activité ponctuelle pratiquée avec enthousiasme à l'occasion de ces voyages mais plus rarement le reste du temps.

COW – Quelle est la prochaine destination qui te fait rêver ?

JG - En vrac : Madagascar, l'Australie, Yellowstone sous la neige, le Rwanda/Ouganda et peut-être un jour (là, je vais me faire taper) l'Afrique du sud (j'ai pourtant dû passé une bonne dizaine de fois à l'aéroport de Johannesburg).

COW – Que te procurent l’Afrique et sa faune sauvage comme émotions particulières ?

JG - Une émotion simple : le bonheur !

COW – Toi qui est passé maître dans les statistiques, quel est ton trio favori de parcs africains et pourquoi ? Et lequel n'a tu pas encore découvert et qui te tenterait bien ?

JG
1 - Morémi (Botswana) : pour sa densité faunistique, les possibilités de camping "individuel" au coeur du parc (sites Hatab), la beauté de l'écosystème du Delta de l'Okavango et sa faune spécifique, les excursions en mokoro/bateau, les infrastructures touristiques légères.
2 - Masaï Mara (Kenya) : pour sa faune exceptionnelle (notamment félins), le spectacle unique de la migration, les opportunités photographiques, le suivi au jour le jour de clans de Lions / Guépards dans leur comportement.
3 - Sélous (Tanzanie) : pour la diversité animale (avec quelques spécialités, notamment  : 25% de la population de lycaons), ses magnifiques paysages variés (lac, savane, forêts, rivière), le faible nombre de visiteurs (il est en dehors de la zone d'affluence touristique du circuit nord) et ses lodges à l'ancienne très dépaysants.
Parmi les parcs que j'aimerais visiter : Hwange (Zimbabwe) ; Sabi Sand (Afrique du Sud) ; Virunga (RDC).

COW – Où en es-tu dans tes expérimentations de barrière infra rouge ? On sait que tu l'as testée sur les écureuils ? L'as-tu testée aussi avec d'autres animaux ? Et si tu es satisfait de la technique, comptes-tu, un jour l'utiliser lors d’un de tes voyages à l'étranger ?

JG - Je continue à tenter d'améliorer mes photos d'écureuil. J'ai le projet d'essayer de photographier le saut de l'Ecureuil avec le même genre de technique. J'ai également ouvert un autre chantier dans mon jardin qui consiste à saisir les duels aériens auxquels se livrent les petits passereaux autour de la mangeoire. Certaines de mes images ont été obtenues avec une barrière infrarouge placée à 30 cm au-dessus de la mangeoire et qui se déclenche soit à l'atterrissage des oiseaux soit lorsque ceux-ci se volent dans les plumes en se disputant les graines. J'ai obtenu quelques bonnes images avec la barrière IR même si la prise en live s'avère beaucoup plus productive. Parfois, j'utilise les 2 techniques simultanément avec 2 boitiers pour multiplier les chances de saisir l'instant. J'emporte ma barrière IR en voyage, au cas où, mais n'ai pas encore eu l'occasion ou le temps de l'expérimenter.

Jérôme Guillaumot - Ecureuil

COW – Tu t'es engagé pour que tes "voisins" à plumes puissent mener leurs nichées à terme, selon toi y a-t-il une baisse d'effectifs des rolliers, guêpiers... (En dehors des variations annuelles) dans ta région ?

JG - Les populations de Rolliers d'Europe dans le sud de la France sont en légère expansion. Sur les 30 dernières années, les effectifs seraient passés d'environ 500 à 1.000 couples environ. C'est d'ailleurs "visuellement" sensible : il a à 30 ans l'espèce était peu connue et rarement observée alors qu'aujourd'hui les rencontres, notamment dans la zone Gard/Hérault, sont fréquentes. Néanmoins, le Rollier d'Europe est une espèce rare (1.000 couples en France cela reste fragile) classée en statut NT (Near Threatened) par l'IUCN. A ce titre elle fait partie des 10 espèces nicheuses en France figurant sur la fameuse liste rouge des espèces en danger au niveau international. Par ailleurs, la situation française est un peu atypique puisque les effectifs de l'espèce au niveau mondial sont en déclin. Pour toutes ces raisons je tente modestement de participer au renforcement de ces populations dans ma région. Pour ce qui est du Guêpiers d'Europe, j'en ai toujours vu beaucoup dans la région. Pour les sites que j'ai pu suivre, il y a bien des variations annuelles mais sans tendance marquée. Le Guêpier d'Europe, lui, n'est pas considéré comme une espèce rare ni en danger (l'estimation donnée par l'IUCN donne entre 3 et 12 millions d'individus dans le monde) mais, aucune situation n'étant définitivement acquise, il faut demeurer vigilant.

Jérôme Guillaumot - Guépier Fourmilion

COW – Et encore quelques unes, voyages en Afrique (façon Proust remodelée). Ce que tu retiens de l’aube en savane ?

JG - La promesse d'une journée de bonheur.

COW – La rencontre animalière la plus attendrissante ?

JG - Un bébé Thomson né il y a quelques heures, laissé à lui-même et blotti dans les hautes herbes.

COW – La limite atteinte par ta patience ?

JG - Le froid peut venir à bout de ma résistance. Je supporte plus facilement la chaleur même étouffante d'un affût sous la tente en plein caniard. En affût : je prévois toujours un récipient (type bouteille plastique) pour certains besoins qui pourraient rapidement venir à bout de ma "patience". Sinon je suis assez persévérant.

COW – Pour terminer : As-tu quelques projets de publication dans tes cartons ? Ou d’autres projets en perspectives que tu souhaiterais partager avec nous ?

JG - J'ai quelques sujets que j'ai adressés aux magazines de photo nature et suis en attente de parution sur au moins 1 d'entre eux. Je compte compléter mon "travail" concernant les duels aériens au-dessus de la mangeoire, évoqué plus haut, et, pourquoi pas, tenter une parution et une expo. J'ai tenté le fond blanc qui permet de vraiment détacher le sujet et assurer une excellente lisibilité et répond également à un parti pris esthétique. Cela me plait bien mais je ne suis pas sûr de l'accueil que je peux en attendre. Je compte ouvrir un fil sur ce sujet et je serai heureux d'avoir vos retours sur ces images.

Jérôme Guillaumot - Verdier

PS : (Question spéciale de carolaulau) : peux tu nous expliquer pourquoi un bocal est plus pratique qu'un shaker pour la réalisation d'un "whisky Sour" ?

JG - Là on est vraiment dans un domaine pointu et je dois dire, en toute modestie, que je maîtrise pas mal. En fait, les shakers vendus dans le commerce sont, la plupart du temps, soit des récipients en plastique soit, pour le haut de gamme, en acier brossé imitation argent. Mais le problème essentiel est qu'ils se ferment par emboitage de la partie haute (chapeau) sur la partie basse (récipient) et que ce système ne résiste pas à un remuage énergique (et tout le monde n'a pas la souplesse de geste d'un Tom Cruise dans Cocktail). Bref, sous la pression, le shaker se met à fuir au niveau de la jonction entre les 2 parties quand il ne se désemboîte pas carrément. Aussi, ma grande expérience en la matière m'a amené à détourner de leur utilisation des récipients finalement beaucoup mieux adaptés car munis d'un pas de vis assurant une véritable étanchéité. Ma préférence va aux gourdes de randonnées façon américaine à large goulot. Mais, effectivement, un simple bocal ou même un thermos peuvent également faire l'affaire. Quant à ma recette du whiskey sour, c'est un secret encore mieux gardé que l'emplacement d'une aire d'Aigle de Bonelli.
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