désolée beaucoup de texte pour commencer ce post
Jeudi 6 FévrierGrasse mat’ ce matin lol debout 6h45 j’ai le kiki serré, je suis morte de trouille
. Je n’arrive pas à avaler quoi que ce soit, je me force mais ça ne passe pas.
10 minutes de voiture pour rejoindre le lieu du briefing, un bâtiment en béton avec des chaises sur plusieurs niveaux… il y a un monde de dingue… on flippe de devoir récupérer du monde avec nous
Il faut donner son passeport, ça prend du temps et les gens arrivent sans discontinuer
Pour nous faire patienter on a droit à une danse pygmée avec toute une troupe (video uniquement) – certaines y mettent une belle énergie et c’est bien sympa par contre j’ai trouvé que peu de personnes avaient donné dans le chapeau… triste pour cette communauté qui en a bien besoin
Je suis toujours stressée, je souris faiblement… Pendant le briefing, nous apprenons qu’à Bwindi il y avait 458 gorilles au recensement de 2018 pour une population totale de 1040 gorilles de montagne dans toute l’Afrique - il y a 50 familles mais seulement 4 sont visitées (on considère un groupe à partir de 10 individus). Ils nous expliquent également qu’il y a un partage des revenus avec la communauté (20% du prix des passeports leur sont donnés)
Bien évidemment le tourisme fait travailler tout le monde, un gorille vivant vaut maintenant plus cher qu’un gorille mort et c’est l'équation qui fait que cela fonctionne. Il faut savoir qu’il y a encore peu si quelqu’un ramenait une main de dos argenté il était considéré comme un héros dans le village...
Pendant ce temps là les gens continuent d’arriver c’est dingue !
Felix nous oriente vers un ranger, ouf il n’y a que nous et nous commençons par une descente très à pic, très très boueuse et hyper glissante (dire qu’il va falloir la remonter au retour !) puis on longe la rivière et on la traverse plusieurs fois car elle doit serpenter. On comprend son nom de forêt impénétrable rapidement, c’est surréaliste comme expérience !
Nous sommes dans le secteur de Rushaga et nous allons voir le groupe Nshongi composé de 10 gorilles
Je suis soutenue par mon porteur Isaia
Ca glisse de folie on s’accroche partout, nous perdons tous l’équilibre plusieurs fois. On est rapidement trempés sous les kways, les chaussures sont prises dans une gangue de boue collante. Je suis moins fatiguée qu’avant-hier car on est plus bas en altitude ce qui pour moi est plus agréable j’en chie mais je n’ai pas envie de vomir. Et puis tout le monde en chie alors je me sens moins le boulet du groupe ☺
On traverse la rivière sur un tronc glissant, on passe dans des goulets ou il faut autant regarder en bas qu’en haut (l’avantage d’être petite c’est que je peux passer sans trop me plier en deux), on escalade des troncs couchés, on glisse bref on s’éclate ! Petite précision comme nous n’avons pas de gant il faut faire très attention ou on pose ses mains car il y a des plantes urticantes et les troncs d’arbres sont souvent hérissés de piquants.
Ici aussi c’est dommage de devoir regarder où on pose les pieds car l’environnement est exceptionnel
. Nous marchons dans une forêt géante, majestueuse, intense et étonnamment silencieuse… nous sommes comme avalés, intégrés par ces arbres géants, ces fougères gigantesques, ces lianes qui montent à l’attaque de la canopée sur plusieurs dizaines de mètres : un enfer végétal à traverser mais somptueux
On avance d’un bon pas (pour moi). Le dernier tronçon est difficile, il y a des racines géantes partout et de la végétation couchée… on n’arrête pas de glisser, de se prendre les pieds dans les tiges, il faut lever haut les pieds sinon c’est la chute. Il faut parfois plusieurs minutes pour s’extirper des tiges qui semblent ne pas vouloir nous laisser partir… Mon bâton me gêne plus qu’autre chose car lui aussi s’enfonce et j’ai souvent du mal à l’extirper.
Ayé gorilles en vue… p… c’est au milieu d’une pente raide et dans une végétation quasi impénétrable. Noooon je n’ai vraiment pas de chance
46- l'environnement