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Nouvelles: Photographe COW de l'année 2014 : Amarula
 
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Auteur Fil de discussion: Afrique de l'Ouest à vélo  (Lu 62371 fois)
eRey
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« Répondre #120 le: 05 Mai 2007 à 23:26:33 »

3.3.2006

Trouvé un bar qui fait des expresso de rêve. Enfin du vrai café. La première gorgée nous révèle tout de suite à quel point le Nescafé est dégueulasse. Vivement ma cafetière italienne.
J'ai croisé un ghanéen polyglotte. Nous discutons dans la langue de Dante, me permettant de dérouiller mon italien. ça me fait quand même drôle de parler cette langue au Mali.. Je vois une émission sur une station pyrénnéenne en plein hiver. Je me rends compte à quel point ski et montagnes me manquent. Bah! Demain on change d'air. Direction Sénégal.


4.3.2006

Rendez-vous au départ du bus à 9h. En bon suisse, je suis ponctuel. Nous partons à midi... Il aura fallu trois heures pour peser et charger le matériel. Maximum, 20 kilos par personnes. Le surplus doit être payé. Les femmes n'apprécient pas. Elles font du commerce à Dakar et ont de gigantesques cartons. Je me demande comment la totalité des bagages va entrer dans les soutes. Une galerie est crée sur le toit du bus avec trois bouts de corde. Mon vélo restera là-haut pour tout le voyage. Je ne suis pas tranquille... Les femmes crient. Elles ne veulent pas payer. Les hommes rient. Ils attendent de monter dans le bus que les femmes paient. Ainsi passe le temps.

Nous partons donc vers midi. La route défile, les arrêts et les pauses se suivent jusqu'au premier poste de contrôle. Les papiers sont ramassés et un malien va récupérer le sien en disant qu'il va lâcher ses 1000 CFA. Je ne comprends rien. Les africains paient un maximum, et moi rien... Je glâne quelques explications. Les papiers ne sont pas toujours en ordre. Un voisin de siège voyage avec sa carte d'employé d'hotel. Forcément, les douaniers n'aiment pas trop et laissent passer contre espèce sonnante et trébuchante.

Nous devons faire une halte pour la nuit à mi-chemin vers la frontière. La route est fermée par sécurité. On craint les coupeurs de route. Nous nous endormons dehors et par terre. Certains malien du voyage découvrent les villages sans lumière et sans électricité. Ils ont toujours vécu à Bamako..


5.3.2006

Retour au Sénégal. Nous perdons notre temps à la douane. Les commerçantes n'ont pas assez d'argent. Nous restons et attendons l'après-midi sous un soleil de plomb. La douane de Kidira est loin du centre. Même pas l'occasion d'aller chercher de quoi se rafraîchir.. Rien de particulier sur la route si ce n'est d'autres contrôles et d'autre bakchichs. Je continue à ne rien payer et à ne rien comprendre. Les africains paient, le blanc regarde faire et récupère son passeport... Nous arrivons à Tambacounda à 10 heures du soir. Je retourne chez Dessert et m'endors rapidement.


6.3.2006

Je prends la journée pour acheter un pneu neuf. Je croise 4 français avec qui je discute un long moment. Le couple part pour un tour du monde, et les deux autres filles voyagent en taxi. Nous échangeons nos adresses et partons chacun de notre côté. Ils continuent sur le Mali. Je leur donne quelques informations. On retrouve les sénégalais et sens la différence avec le Mali. Les enfants sont beaucoup plus insistants. Les gens recommencent avec les "donnes-moi".


7.3.2006

Je pars direction Casamance, fin de la route pour moi. Je sens la fin du voyage. J'ai des problèmes récurrents de chambre à air. Je gonfle le soir et me retrouve le matin avec une roue à plat. Je roule en me demandant quelle sera ma prochaine tuile. Je me soucie de chaque bruit inhabituel venant du vélo. Le Mali et ses séries noires reste gravé dans mes souvenirs. Ce n'est pas forcément bon pour le moral. Il faut que je fasse une pause plus longue. Laisser le vélo de côté et ne plus le toucher. Me changer les idées. Pour l'instant je dois filer en Casamance. Je roule lentement.. A Velingara je croise deux jeunes français - Emmanuel et Florent - bossant pour une ONG. Nous passons quelques heures à discuter et à boire des bières. Je les reverrai régulièrement au long de ma route pour Zig'.


8.3.2006

L'atmosphère bouchée, poussiéreuse et étouffante. Cadeau saharien. Des Percnoptères brun percent la brume pour y disparaître aussitôt. L'ambiance est hitchcockienne. Je roule dans une véritable étuve. Le vélo est aussi chaud que si je roulais en plein soleil. Moi aussi. J'ai en plus l'impression d'avoir du jus de chaussette dans les jambes. La route s'est faite tranquillement. Arrêt dans une boutique à Kolda. Quand je dis la distance parcourue, je lance sans trop y croire qu'il pourrait m'offrire la boisson. Je reçois des Biskrem et deux sachets d'eau. Un régal... Je discute jachères, graines, engrais et politique de Casamance avec deux sénégalais cultivant le sésame dans la région.


9.3.2006

Journée pause. Arbitraire. Journée à ne rien faire. Dormir. Faire le tour des quartier. Observer les percnos dans le brume. Je revois Emmanuel et Florent. Nous nous donnons rendez-vous à Ziguinchor. Je flanne toute la journée et profite pour relire quelques nouvelles du pays.


10.3.2006

Je vise Ziguinchor pour la soiré. Je m'arrête à Bignona. J'ai été trop optimiste. 190 km pour la journée et le 5000 ème kilomètre du voyage.
Je traverse le fleuve Casamance une première fois. Des affluents aussi - les bolons. La marée remonte loin des côtes. Les rizières sont aménagées aux abords des villages. cours d'eau vaseux. Coureurs des sables. Aigrette ardoisée en train de pêcher - formant un parapluie de ses ailes - Sterne hansel, Guifette moustac, Pélicans. Tous sont là.

Je note encore ces différences entre Sénégal et Mali. Non seulement les enfants sont agressifs et vont jusqu'à s'accrocher à mes sacoches pour attraper des affaires, mais les adultes me demandent aussi de leur donner quelque chose. Toujours aussi désagréable. Toujours lorsque on arrive sur une route à grosse circulation. J'ai pris une option en passant par la trans-gambienne. Hurlement des enfants. Je peux passer à travers les villages sans recevoir de salutations. Inhabituel.

Je m'amuse avec quelques africains à vélo. Les dépasse normalement. Je les entends qui me suivent. Les pédaliers accélèrent. Ils me redépassent et sortent de la route sur un petit chemin de traverse.
struik.....................struik................struik......struik...struik...struik..struik.struikistruikistruikistruikistruikistruiki
Je continue ma route en riant.


12.3.2006

A force de clin d'oeil une dakaroise me demande de la rappeler lorsque je serais dans la capitale. Elle pars en me disant qu'elle voudrait bien vivre en France ... Je prends le morceau d'espoir qu'elle me tends et lui dis que je la rappelerai.

Je rencontre 3 français dans l'auberge. Leur région parraine Kafountine et s'y rendent. Une proposition, une sangle et le vélo est fixé sur la toit de la voiture. La pause est là. Je la prends. Je retrouve l'océan. Son humidité. Sa fraîcheur. Enfin. Un régal après les chaleurs maliennes. On retrouve les pirogues bariolées. Taxi ou pêcheur. Peu importe. Le bateau est coloré. Au nom du propriétaire. J'observe ce qui vole au bord d'un marigot. Cela occupe mes matinées et soirées et constituent l'essentiel des observations de Kafountine. Héron mélanocéphale, Aigrettes - garzette et des récifs -, Balbuzard, Percnoptère brun, Jacana, Grand Gravelot, Chevaliers - sylvain, culblanc, guignette, gambette, aboyeur, stagnatile -, Echasse, Martin-pêcheur à poitrine bleu, Martin-pêcheur pygmée - enfin - Bergeronnette printannière, Phragmite des joncs, Emerauldine, Irrisard moqueur, Rolle violet, Gonolek de Barbarie... Nous visitons le coin avec Bruno. Il m'explique le travail qui a été fait et pourquoi, et quelles sont les problématiques. Après 14 ans à venir dans la région, il connaît beaucoup de choses. Nous savourons le bougnouk au bord de la mangrove.

Une arrivée de pêche à Kafountine. Sable noir de monde. Eau vivante. Porteurs. Pirogues. Sternes royal. Des déchets de pêche flottant partout. Le tri se fait en arrivant. Pas le temps en pleine mer. Les poissons de peu de valeur à l'eau - pour les sternes. Le reste, dans les caisses. Sur les têtes des porteurs. De l'eau jusqu'à la poitrine.Puis transport jusqu'à la plage en jonglant entre les vagues et les amarres tendues. Le principe est simple. On paye chaque caisse amenée à terre. Les porteurs courent dès que possible. Leurs dizaines de kilos sur la tête. Un pointeur note les passages. Le pointeur, lui, est employé par les porteurs. Chacun le paie à partir de la quatrième caisse portée vers le sable et par pirogue. Simple disais-je. Les Sternes royales plongent entre les pirogues. Les porteurs courent.

13.1 Les Sternes royales en pêche

Je profite d'être au bord du labyrinthe de Casamance pour aller faire un tour en pirogue. La mangrove. Les palétuviers. Dense entrelacs de racines et de branche. Mystérieux et bruyant. Tout un mythe pour moi. Tout bouge. Vie. Et reste invisible. Les oreilles travaillent - et font ce qu'elles peuvent. Les jumelles restent autour du cou. Les bolons sont formés de mangrove. Ou la mangrove forme les bolons - je ne pourrais dire. Mais cela créé des îles. Habitées ou non. Les transports se font par pirogue. A la rame. Au moteur. Tout dépend de la distance à parcourir et de la richesse du propriétaire de la pirogue. Le labyrinthe s'étends sur une bonne surface. Vanneau du Sénégal, Anhinga, Vautours palmistes, Martin-pêcheur à poirtrine bleu, Hirondelle à long brin, Aigrettes. La faune est maître dans les mangroves.


14.3.2006

Je reprends a route avec plaisir. J'ai besoin de rouler. Difficile de rester en place plus de trois jours. Grosse étape à Bignona. Je m'arrête à nouveau à l'auberge. Mange une bonne portion de phacochère. De Bignona à Ziguinchor on passe d'une forêt dense à de la mangrove. Des menuisiers-ébénistes aux pêcheurs. Les dix derniers kilomètres vers Ziguinchor passent à travers la mangrove. Avant de sauter par dessus le fleuve Casamance. Les pavés sont à peine au dessus du niveau d'eau. Les grandes marées inondent la route. Je roule au sec. A travers les palétuviers. Courlis corlieux, Sternes caspiennes, Balbusard et Aigrettes remplacent Percnoptères brun, Irrisards moqueur et Calaos à bec noir. Sans transition. Et avec vent de face. Je retrouve également Hirondelle rustique et Milan noir. Tous ne sont pas encore de retour en Europe.

Ziguinchor. Fin du voyage.
Trois mots brutaux. Je me remémore les étapes des x milliers de kilomètres précédents.
Foum Assaka et la piste de la plage blanche - première piste pour moi et mes doigts rapiécés. Dakhla - au Sahara Occidentale - dernière ville marocaine. Le Parc national du Diawling en Mauritanie et l'entrée au Sénégal. Le parc national du Niokolo Koba - et les lions couchés sur la route. San, Téné - sur la route de Mopti vers le Delta intérieur du Niger. Et Ziguinchor. Des étapes marquantes. Parmis bien d'autres.


16.3.2006


Hotel au bord du fleuve. Chambre avec vue sur les mangroves et terrasse. Je me laisse couler dans le moule touriste et flâne dans la ville. J'observe le fleuve depuis ma terrasse. Le bal des sternes - caspienne, hansel, naine. Une Guifette leucoptère se promène. J'observe le départ des pirogues taxi pour les îles. On entends les femmes qui crient. La pirogue fait demi-tour et charge un retardataire. Les femmes se taisent et je rigole. Je repense aux discutions du retour en bus de Bamako. J'ai revu Emmanuel et Florent. Nous avons passé la soirée à discuter et à boire quelques bières. Nous parlons beaucoup du Sénégal et de son avenir. Nous ne parlons que de Sénégal. L'Europe est encore loin de nos pensées.

13.2

Je prends le bateau aujourd'hui pour Dakar sur le MS Willis. Curieux de voir si le chargement du bateau va être du même acabit que le bus de Bamako.


Bonne lecture
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« Répondre #121 le: 06 Mai 2007 à 01:05:01 »

Très belle équipée !  Yes
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« Répondre #122 le: 06 Mai 2007 à 09:40:45 »

Nous discutons dans la langue de Dante

A force de clin d'oeil une dakaroise me demande de la rappeler lorsque je serais dans la capitale. Elle pars en me disant qu'elle voudrait bien vivre en France ... Je prends le morceau d'espoir qu'elle me tends et lui dis que je la rappelerai.

Tu aurais pu dire nous discutons dans la langue de Casanova, ça te va mieux  Grimaçant  Grimaçant
et tu l'as rappelé  Marteau  Choqué  Tire la langue
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« Répondre #123 le: 06 Mai 2007 à 09:52:30 »

Toujours aussi impressionnant ton parcours.  Yes Belle narration et superbes photos. 1000 bravos.  Clin d'oeil
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L'humanité court trop vite à la recherche d'un monde qu'elle veut sans doute tout meilleur.
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« Répondre #124 le: 06 Mai 2007 à 14:44:39 »

Bien que tu n'aies pas pédalé tout du long sur ce dernier parcours, ta "pause" fut drôlement bien fournie et active en découvertes et rencontres diverses. Sourire

Un récit toujours plein de mouvements, de changements  Clin d'oeil
 
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Point besoin de porter la crinière, pour croquer la latérite afin qu'elle coule dans mes veines.



Si vous appréciez un commentaire constructif sur vos photographies.... Les autres aussi… Merci.
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« Répondre #125 le: 09 Mai 2007 à 22:57:33 »

Re-re-re-re- BRAVOS pour ce récit extraordinaire et ces toujours superbes photos !  Yes Yes J'aime Tu es toi-même un personnage hors du commun ! Merci pour ce riche partage ! Yes
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« Répondre #126 le: 23 Mai 2007 à 21:36:33 »

Manu,

Excuse moi mais si je ne rève pas je n'ai pas vu écrit le mot fin, et ta dernière phrase est :
Citation
Je prends le bateau aujourd'hui pour Dakar sur le MS Wil

J'attend la suite moiiiiiiiiiii  Tire la langue  Tire la langue
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« Répondre #127 le: 23 Mai 2007 à 21:56:19 »

Hello,

Merci pour vos mots. MC, tu as tout à fait raison. La voici la fin. Je profite de mon millième message pour le dernier volet du voyage  Clin d'oeil Pleurs Pleurs Pleurs

17.3.2006

Voyage sans histoire. Voyage de luxe. Spacieux. Tranquille. Les DVD passent aux écrans. Je me crois dans un avions. Le MS Willis est neuf. La compagnie est bien organisée. Un dédale de couloir, un quai de chargement. Je vois mon vélo dans les filets, soulevés par la grue.  Le bateau part et nous longeons tranquillement le fleuve Casamance. La descente du fleuve aura été un festival de Sternes – caspienne, royale, naine, hansel. Balbuzard partout. Courlis corlieux, Tantale, Flamant sont au rendez-vous. Arrivée à Dakar le lendemain matin à 7 heures. Les Milans noirs longent les côtes. Il est temps de remonter en Europe. Je ne suis pas le seul.

14.1


14.2


18.3.2006

Je croise deux allemands ayant passé trois semaines de vacances à vélo entre Dakar et Ziguinchor. Nous passons un peu de temps ensemble et discutons un long moment des voyages à vélo – en général. Je flâne sur les plages de Yoff. Passe mon temps à lire ce qui me reste de bouquin et profite pour observer l'animation du bord de mer. Je lis sur les murs de la ville des inscriptions hétéroclites et étonnantes.

Je fais une petite excursion en ville de Dakar. Une grande ville comme d'autres en Afrique. Je dévalise une librairie, épuise mes derniers CFA avant de quitter le continent. Je vais vers l'embarquadère de Gorée où les guichets sont fermée. Tant pis. La visite de Gorée sera pour une autre fois… Je profite pour visiter le musée de l'IFAN. Je reste un peu sur ma faim. Moins complet et plus poussiéreux que le musée national de Bamako.


19.3.2006

Un dimanche sur une plage de Yoff. Foot. Pêche. Discussions. Tâches ménagères. Les bateaux sautent les vagues et glissent vers la plage. On les roule hors de portée des marées en utilisant des bombonnes de gaz. Deux bombonnes par bateau. Peu importe sa taille. A côté, du monde s'affaire à tirer sur des cordes se perdant en mer. Deux groupes. A quelques centaines de mètres d'intervalle. On pêche aussi depuis la plage. Ça tire. Tranquillement. Ça dérive aussi. Les deux groupes se déplacent régulièrement. Ça pêche partout. Des plongeurs vers l'île de Yoff. En apnée. Des pirogues passant juste à côté de leurs têtes. Les Hommes ne sont pas seuls à pêcher. Milans noir. Balbuzards. Sternes – royal, caspienne, hansel. Goélands.
C'est dimanche à Yoff. Les enfants jouent au foot. Utilisent les bombonnes de gaz comme but.Ils font un match. Ou s'entraînent à tirer des coups-francs. Ils sont adroits. Ils jouent partout.
C'est dimanche. Les femmes nettoient et vendent le poisson ramené par les hommes. Sur la plage. Entre les pirogues mises à l'abri de la mer. D'autres viennent vider des baquets d'eau sale et de déchets sur le bord de mer. Pas très loin, une montagne de déchets amassé par les vagues. C'est dimanche à Yoff.
Plus loin des voiles multicolores signalent les adeptes de kite-surf. Le Soleil continue sa course. Les ados et les adultes remplacent les enfants au foot. Ça joue. Activement. Les barques continuent leurs allers et retours. Les grandes pirogues restent au large. Vers l'île. C'est dimanche.
Le filet est monté. Les équipes continuent. Les équipes continuent à tirer. Sûrement. Le filet remonte. Les Sternes plongent. Par nuage. Le festin est ouvert. Les femmes continuent de vider leurs bassines. C'est dimanche soir.
On arrive à la fin de la corde. Les premières mailles apparaissent. Le monde approche. A mesure que le filet sort de l'eau. Les femmes sont venues avec des bassines. Prêtes à les remplir. Le filet est là. Le Soleil plus. Les Sternes sont allées voir ailleurs. Le filet est maintenant sur la plage. Tout le monde ramasse du poisson, Le petit est gratuit. Les gros sont récoltés pour la vente. Gaspillage. Les mailles sont petites. Elles prennent tout. Peu importe. Du monde pourra manger ce soir. C'est maintenant lundi soir sur une plage de Yoff. Les voiles de kite-surf sont rangées. Le poisson est vendu à la criée.
C'est n'importe quel soir sur les plages de Yoff.

14.3


14.4


22.3.2006

J'attends l'avion. J'ai attendu toute la journée. J'ai préparé les sacoches. Re-préparé. Emballé le vélo. Il est deux heures du matin. J'ai en face de moi le Terminal A. Les sortie 1 et 2. Chacune son horloge. Chacune son heure. Presque dix minutes d'intervalle entre deux et aucune n'est à l'heure. Les africains ont le temps. J'attends. Je fais la liste de ce que je suis content de retrouver en Suisse. J'y oppose la liste de ce que je regretterai d'Afrique. Bilan mitigé.

Pendant le vol, j'ouvre trois fois le volet de l'avion.
Désert – Sahara
Mer – Méditerrannée
Montagnes – Alpes
Trois regards. Trois mondes pourtant si semblables. Si hostiles. Mais si passionnants.

Je quitte l'herbe jaune sèche d'Afrique pour l'herbe jaune morte de Suisse. Pas encore trop dépaysé.


23.3.2006

Mon frère et ma sœur m'accueillent à l'aéroport de Zurich. Nous allons dormir et manger chez ma tante. Dîner royal commençant à arroser le repas au Mouton Rotschild et le terminant à l'Hermitage flétrit. Mon palais retrouve un plaisir perdu.
Autre pays. Autre route. Autre météo. Réveil sous la neige. Nous prenons finalement la voiture jusqu'à Aarau. J'y change mes pneus – enfin – et nous roulons - mon frère et moi – à vélo jusqu'à la maison. Finies les lignes droites. Bienvenu les zigzags. Forêts d'Epicéas. Neige. La fraîcheur du mois de mars. Repas de viande, jambon et camenbert. Aussi le retour au pays ou les salutations restent parfois sans réponse.
L'oiseau du jour. Le plus marquant. Le Rougequeue noir qui chante sous nos fenêtre. Lui aussi est déjà de retour.


24.3.2006

Matiné sous la pluie et le froid. Nous longeons le Lac de Bienne. Je retrouve des coins connus. Häftli. Hagneck. Vieille Thielle. Bien des endroits connus par les ornithos. Le port de Neuchâtel. Hirondelle et Rougequeues sont bien revenus. Subissant également le froid. Une Grande Aigrette sous la neige. Milan noir. Bergeronnette grise. Et j'en oublie de nombreux autres. Arrêt à Neuchâtel pour la soirée. Je me remet dans l'ambiance suisse. Un peu à contre-cœur.


25.3.2006

Dernière route avant par la rive sud du Lac de Neuchâtel. Petite pause café à la Sauge. Estavayez. Puis on traverse sur Moudon-Oron. Les Dents-du-Midi apparaissent timidement. Puis les Dents de Morcles. Mes yeux y restent rivés. Nous roulons vent de face. Mon frère reprends le train de puis Vevey. Je termine la route seul. Je prends des chemins connus et que je parcours depuis longtemps. Villeneuve, Les Grangettes, la digue du Rhône. Canal Stockalper. Arrivée à Monthey avant la tombée de la nuit. Ma mère me confonds avec mon frère et ma grand-mère garde un sourire béat. J'avais besoin de ces trois jours de route. Me rappeler la Suisse.

14.6


Fin du voyage.
Fin de la route.
Début des prochains projets.
Le Monde est si petit.


Bonne lecture.
Manu
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« Répondre #128 le: 23 Mai 2007 à 22:34:37 »

on ressent bien toute la tristesse et déjà la nostalgie en cette fin de parcours... mais il faut bien rentrer pour pouvoir repartir  Sourire
superbe carnet de voyage en tout cas, belles photos mais je te laisse bien volontiers dans tes délires de petite reine  Grimaçant  Grimaçant
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« Répondre #129 le: 23 Mai 2007 à 22:46:50 »

Bel épilogue ...  Yes

... et évidement "Début des prochains projets" ... c' est bien comme ça qu' il faut voir les choses !  Souriant
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« Répondre #130 le: 23 Mai 2007 à 22:58:18 »

je te laisse bien volontiers dans tes délires de petite reine  Grimaçant  Grimaçant
Mais pas pour l'Amarula par contre  Clin d'oeil Clin d'oeil

Rentrer pour mieux repartir est aussi bien trouvé..

Bonne nuit
Manu
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« Répondre #131 le: 24 Mai 2007 à 10:07:00 »

Bien beau périple... comme ça doit être dur de rentrer ! mais bientôt de nouvelles aventures  Clin d'oeil
En tous cas merci pour ce superbe carnet de voyage qui nous a emmené avec toi le long des routes africaines
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« Répondre #132 le: 24 Mai 2007 à 13:21:40 »

Ouais, un "Grand Malade " à vélo, et on ne voudra rien faire pour le changer  Sourire

PS Au prochain anniversaire de COW, prévoir une selle pour notre ami  Grimaçant
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« Répondre #133 le: 24 Mai 2007 à 22:26:25 »

Merci pour le partage Yes. Par contre il y a quelque chose qui manque, tu n'as pas eu d'abricotine à ton repas de retour Grimaçant 

Bonne route pour tes prochains projets.

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« Répondre #134 le: 24 Mai 2007 à 22:31:06 »

Manu,

Tu nous a emporté sur ton porte bagage aux travers de ces kilomètres, de ces pistes, de cette chaleur, de ces rencontres, tu nous a offert un récit de naturaliste réveur et ça c'est une merveille de lecture,
Merci encore pour nous l'avoir fait partager, y comris dans tes moments dur pour le physique et le moral, ces fameux moments ou l'on se demande ce qu'on fout là, jusqu'à ce qu'un regard, un oiseau, une lumière redonne la soif de continuer................BRAVO.  J'aime  J'aime  J'aime  J'aime
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