Cela faisait plus de 2 ans que je cherchais régulièrement des traces de Johan Steyn, un bonhomme costaud croisé dans le central Kalahari. Imaginez le gars, affublé de sa doudoune (c'est l'hiver austral) bleue tachée de café et de gazoil, les cheveux hirsutes, la barbe ancienne, un bol de café douteux dans une main aux ongles noircis et une tartoche de margarine peu ragoutante dans l'autre. Il ferait presque peur, au milieu des buissons!
Mais dès qu'il parle, l'amour du Kalahari et des animaux se révèle! Il passe de longues journées seul, dans sa vielle Toyota tellement fouettée par les herbes que le bas moteur s'en retrouve brillant comme s'il était de chrome lustré. Il nous parle de la fois ou il a dû traverser une rivière et que l'eau a envahi l'habitacle plus haut que le siège, de l'endroit ou un léopard aime traîner, de sa fureur quand il découvre un groupe de lion empoisonné par les locaux alors qu'il a suivi la croissance des petits, de la rivière Boteti qui s'est remise à couler après des dizaines d'années. Il nous guide à pied vers le crane d'une lionne qui repose à coté du point d'eau de Lethiau, et nous dit que les 3 jeunes lions que nous avons vu à plusieurs reprises ces derniers jours pourraient bien être ses fils.
Bref, un personnage très attachant et sympathique, qui voudrait sauver tous les animaux. J'ai fini par en retrouver la trace ici, sous le titre de ce qu'il nous avait annoncé comme étant celui de son futur film. J'espère qu'il verra le jour, mais nous avons déjà ici une belle histoire à lire
Tales of the dryland