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Auteur Fil de discussion: Rwanda, sur la piste des grands singes  (Lu 22743 fois)
vinnylove
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« Répondre #15 le: 17 Février 2009 à 11:52:45 »

Oui un carnet très intéressant et joliment illustré ce qui ne gâche rien à l'affaire  Clin d'oeil
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Je préfère le vin d'ici à l'eau de là - Francis Blanche
Pikasso
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« Répondre #16 le: 17 Février 2009 à 12:20:32 »

Superbes paysages et l'ensemble donne envie de s'attacher à cet endroit  Sourire !
Mais que de pauvreté Triste...
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daktari
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« Répondre #17 le: 17 Février 2009 à 14:36:41 »

Quelle végétation !
La vue sur le lac kivu est superbe.
J'aime bien la photo des enfants également.
Comme les COWpains, je pense que ton carnet retranscrit bien le quotidien des rwandais

Allez !!! En route pour le parc des volcans.

 Yes  daktari

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SHABA
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« Répondre #18 le: 17 Février 2009 à 17:55:35 »

Tout cela est très intéressant. Dommage que tu ne numérotes pas les photos, la possibilité de les citer serait facilitée.

Les paysages sont magnifiques.

Bravo et merci de ce partage.

 Clin d'oeil
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fdupraz
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« Répondre #19 le: 17 Février 2009 à 18:22:31 »

En attendant nous découvrons ses berges découpées d’une infinité de petit fjord variablement encaissé.

Des fjords au Rwanda? Waouh, l'ère glaciaire serait-elle déjà revenue?  Tire la langue
Je taquine, je taquine...

Très beau ce carnet, et j'aime bien la partie consacrée au peuple rwandais.

Pour la loutre, vous avez finalement réussi à savoir de quelle espèce il s'agissait?

Franck
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ViBra
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« Répondre #20 le: 17 Février 2009 à 21:44:29 »

Chimpanzés et gorilles, quel beau programme  Yes

J'ai compatit à vos souffrances en lisant votre récit  Rire car j'ai vécu à peu près la même chose il n'y a pas si longtemps.
Dur mais quelle récompense à l'arrivée   J'aime

Vivement les gorilles   Sourire
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« Répondre #21 le: 18 Février 2009 à 10:39:55 »

Content que ça vous plaise Sourire

Pikasso > Mais que de pauvreté
C'est effectivement un point que j'avais mal jaugé à l'avance et que j'ai eu un peu de mal à gérer ne sachant pas comment me comporter parfois.
Maintenant les gens sont plutôt accueillants. Même si de prime abord les visages peuvent apparaitre fermé (voire carrément austères pour certains hommes) un bonjour suffit souvent à mettre un sourire sur les visages.

SHABA > bon promis pour les prochains je reprends une numérotation Sourire

fdupraz > oui bon oki le terme Fjord n'est pas très adapté géologiquement parlant Sourire
Pour la loutre non mais il n'y en a qu'une seule en Afrique de l'Est a priori.

Vibra > comme tu dis on a rien sans rien et puis on oublie très vite. En plus on aime bien en chier un peu en forêt Sourire




Citation
Edit modération : numérotation effectuée des photographies
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Gazelle
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« Répondre #22 le: 18 Février 2009 à 12:55:56 »

Une découverte à la sueur du front et à la dextérité des pieds. Yes

Le lac Kivu n'a rien perdu de sa superbe.
Et puis cette végétation luxuriante (mousses, lichen, fougères arborescentes) et ces plantations si typiques.
Je lis tristement que le sol s'épuise. A l'époque où j'y étais, il y avait de magnifiques caféiers dont la production annuelle atteignait jusqu'à deux kilos de café par arbre.

Gazelle
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« Répondre #23 le: 19 Février 2009 à 09:57:13 »

D'abord un grand merci au modérateur qui a pris le temps de numéroté toutes les images  Sourire

Allez on continue notre remontée du Kivu

Jour 6 : Programme du jour on continue notre remontée du lac Kivu par la piste et ce jusqu'à  Gisenyi qui marque la frontière avec la ville de Goma en RDC ensuite nous repartons pour le parc national des volcans.
Mais avant nous retentons une ultime fois de retrouver notre amie la loutre. On se lève un peu plus tôt et avant le petit dej nous retournons donc tenter notre chance au lever du jour.
Hélas point de loutre en vue, juste quelque sympathiques oiseaux que je persécuterais au 600mm jusque depuis notre table Sourire

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Nous prenons ensuite la route. La veille Félix nous avait demandé si cela nous posait problème d’emmener une des serveuses avec nous pour la déposer à un village. Pas de problème nous la retrouvons donc dans Kibuye. Bien involontairement nous ne sommes pas très causant. En effet nous venons de passer devant une église. Kibuye a été durement touché durant la guerre en 94. Les pires atrocités y ont eu lieu, particulièrement dans les églises justement. Celle ci est mignonne, classique, rien à en redire. Sur le coté on découvre un petit terrain clôturé. Disons 15m de façade sur 50m de profondeur. Une belle pelouse, quelques fleurs et un panneau qui précisent que sur ce terrain sont enterré 10000 personnes qui furent tué dans l’église à coté. Cela dépasse simplement l’entendement, 10000 personnes sur cette surface. Un instant je tente de réaliser concrètement ce que cela signifie mais renonce bien vite.
Le pays est truffé de mémoriaux plus ou moins grand et plus ou moins significatif. Mais celui là nous glace le sang particulièrement. Nous ne ferons aucune image (je le regrette un peu aujourd’hui) mais pas le cœur à cela.
Il nous faudra donc un petit moment pour digérer cela.

A mi chemin le paysage change radicalement. Dans tous le pays tous est cultivé à perte de vue, les animaux d'élevage ont interdiction de divaguer et les vaches sont donc cantonnées dans des cabanes. Mais ici tous est pâturages. Un reliquat de forêt désormais protégée trône au milieu de ce paysage surprenant et le relief aidant, par endroit, ca ressemblerait presque aux Alpes.

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Inutile de préciser qu’il n’y a pas d’infrastructure pour l’eau dans le pays. Mais, loin d’être aride, les collines sont riches en eau, aussi des collecteurs ont été installés (souvent par les belges durant la colonisation) en de très nombreux endroits. Les gens vont donc s’y approvisionner mais cela n’empêche pas qu’ils parcourent, à pied, des dizaines de kilomètres par jour, juste pour leur ravitaillement en eau.
Au chapitre des questions d’occidentaux stupides que nous sommes, nous nous étonnons que toutes les femmes aient les cheveux courts. La réponse logique étant qu’il est fort compliqué de conserver une bonne hygiène avec des cheveux long quand l’eau est si difficile à approvisionner.

Ici un homme remonte du fond de la vallée avec un jerrican d’eau sur la tête.

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Nous retraversons ensuite d’immenses plantations de thé :

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Comme toujours la déforestation d’une zone a, entre autre pour conséquence, l’érosion des sols. En effet la plupart du temps la forêt se constitue d’une fine couche d’humus généré par la forêt elle-même posé sur un socle dur voir rocheux. Les sous sols sont finalement assez pauvres et d’ailleurs les arbres ne s’enracinent pas en profondeur mais s’élargissent de la base pour assurer leur stabilité et continuer à s’alimenter dans cette fine couche superficielle riche. Quand la forêt est coupée il y a 2 conséquences. La couche « riche » n’est plus renouvelée (elle s’épuise donc vite) et surtout elle n’est plus tenue par les racines et donc part avec la pluie laissant un sol pauvre et rocheux à nu.
Ici le problème s’est rapidement posé compte tenu de la topographie particulière et des fortes pentes. Pour compenser on à reboisé largement des zones immenses avec des espèces à croissance rapide (pin, eucalyptus, etc) qui ne vont d’ailleurs pas sans poser d’autres problèmes mais qui au moins assurent une certaine tenue des sols et une alimentation en bois de chauffage.
Aussi nous ne verront que peux de trace d’érosion dans le paysage, néanmoins cela arrive quand même comme ici :


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Encore quelques images des plantations de thés :

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A la mi journée nous sommes à Giseny. L'ambiance est lourde, la route en cours d'élargissement à sonné le glas de nombre d'habitation frappées d'une croix rouge et en cours de démontage ou de démolition. Nous passons devant la frontière avec la RDC, l'actualité récente rend ce lieu lourd de signification. Nous désirons retirer un peu d'agent depuis quelques temps mais inutile de préciser que, même à Kigali, il n'y a pas de distributeur bancaire dans les rues. Seules quelques banques dans le pays peuvent réaliser ce genre d'opération et il y en a une a Giseny donc nous y faisons une rapide halte et reprenons la route enfin. JE dis enfin car nous resterons un rien tendu jusqu'à ce que l'on reprennent la route vers Kinigi.

Les gorilles tiennent une place importante dans nos cœurs, nous avons donc, entre autre dévoré, les livres de Diane Fossey et George Schaller (qui avant fossey a passé 1 ans dans ces montagnes) et vu quantité de documentaires et films sur le sujet. Aussi c'est un peu avec une excitation d'enfant à la veille de noël mêlée à la sensation d'entrer dans un film que nous voyons progressivement apparaitre et identifions les différents volcans du parc. Le Karisimbi d'abord, le Bisoke ensuite et enfin le Sabinyo.

On approche, plus de doute :
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Le volcan Sabinyo :
76 :


Une fois posé nos affaires au Guest house on file faire une rapide reconnaissance au headquarter de l'ORTPN, situé a 5mn à pied, histoire de se mettre dans l'ambiance.
En chemin des enfants nous abordent, nous faisons quelques images individuelles, puis de groupe car il s'agit d'une petite équipe de foot local et là l'un deux nous demande si on pourra lui envoyer par email. Sur le moment on est sur le cul puis évidemment nous acceptons non sans lui avoir bien expliqué que ça va pas venir de suite il faut qu'on rentre déjà, traitions les images, etc. Nous en profitons pour lui demander s’ils connaissent les gorilles. Et oui on les leurs a présenté largement à l’école, ils les connaissent, les ont déjà vu en bordure du parc mais ne sont jamais vraiment allé a leur rencontre comme le font les touristes. Puis sous divers prétexte ils essaient de nous entrainer vers le village proche pour aller dans une boutique leur acheter un dictionnaire. Pas dupes nous comprenons qu’ils n’y a aucun dictionnaire à la clé mais seulement quelques gorilles en bois. Ils insistent gentiment mais nous résistons et finissons par nous quitter en leur promettant d’envoyer la photo. Nous marchons 20 ou 30m quand un garde de l’ORTPN nous interpelle de manière pas très fine pour nous demander ce que nous ont demandé les enfants. Innocemment nous racontons sommairement nos échanges en passant sous silence l’épisode du dictionnaire et de la boutique. Pas envie qu’ils aient des problèmes car nous sentons, sous jacent, que le mot d’ordre passé doit être « ne pas importuner les touristes ».


77 :


Le headquarter est fermé à cet heure mais qu'importe demain nous avons rendez vous à 6h30. En attendant on prend de l’avance et dévorons tous les panneaux d’informations au public.

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panneaux de matérialisation de la distance de sécurité à respecter.

79 :



Retour à la guesthouse et nous profitons du coucher du soleil sur les volcans Karisimbi et Bisoke

Le sommet du Karisimbi :

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Karisimbi à gauche, Bisoke à droite

81 :


nuage lenticulaire en formation sur le Karisimbi

82 :


Etrange ambiance le soir à la guesthouse, des groupes de touriste sont là et on sent déjà la machine commerciale et touristique à l'œuvre.
La plupart ne reste qu’une journée pour une visite gorille au sein d’un voyage organisée, ca fume, ça boit, ça cause fort et ironiquement on se dit que certains risques d'en chier un tantinet le lendemain à la montée. En effet le headquarter est à 2600m, et ensuite il faudra monter, pour certains pas loin, pour d'autre jusqu'à des 3500m ou plus.
Le matériel photo et les sacs sont prêt, mais la nuit sera tendue.
Par contre première victoire a grand renfort de parano et de médicaments de tous ordres que nous ingurgitons à la moindre alerte depuis 1 mois nous avons éviter d’être malade. En effet notre proximité génétique avec les gorilles les rend sensibles à nos infections. Un bon rhume est donc très logiquement éliminatoire pour  les visites.
Pas de soucis de ce coté là donc c’est déjà un motif de soulagement !

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« Répondre #24 le: 19 Février 2009 à 10:28:16 »

Ton carnet est toujours aussi passionnant.
Bluffant le paysage sur la 66 et 67!

Bon maintenant les gorilles .................. Vite...........

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« Répondre #25 le: 19 Février 2009 à 10:29:55 »

Bon ben va falloir que j'attende mon retour pour lire la suite  Pleurs carnet très intéressant en tous cas - une destination que j'aimerais faire un jour pour rencontrer les mythiques gorilles  J'aime
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« Répondre #26 le: 19 Février 2009 à 13:29:51 »

Moi aussi je suis impatiente de lire la suite du carnet et cette rencontre tant attendue avec les gorilles.
Cela me rappellera de beaux souvenirs. C'est une expérience unique et que l'on garde en mémoire toute sa vie.

Les vues sur les volcans Karisimbi et Bisoke sont splendides.  Yes

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« Répondre #27 le: 19 Février 2009 à 17:34:50 »

Oui, superbe ce carnet au pays des Milles Collines... Yes
Et tout ce vert, c'est magnifique!



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« Répondre #28 le: 23 Février 2009 à 14:30:54 »

allez zou c'est repartis. Aujourd'hui: les gorilles Sourire

Jour 7 :
Nous somme tendus comme à quelques heures d’un examen important on avale difficilement 1 toast chacun. En sortant le spectacle du lever de soleil sur le sommet du Sabinyo sonne comme une bouffée d’oxygène :

83 :


D’ailleurs en l’espace de quelques minutes le sommet se dégage totalement :

84 :


1mn de minibus et voila l'ORTPN enfin.
On remplis 3 papiers on discute un peu avec les gens et l'ambiance nous détend. Les gardes sont en briefing, on attend 20mn.

85 :


Coté Rwandais il y a sur le massif environs 13 groupes de gorille identifiés. 5 sont accessibles au public, 7 aux chercheurs mais il arrive, en période de pointe, que certains groupe de recherche soit utilisés pour le public.
L'importance et la composition des groupes sont évidemment très variables ce qui rend leur " attrait " variable aussi. Logiquement un groupe nombreux à de nombreux bébés et jeunes et est donc plus dynamique et potentiellement riche en observations. La star incontesté c'est le Susa groupe, 41 individus, 4 dos argentés et un grand nombre de bébés, jeunes et femelles. Les groupes plus petits se composent d'un seul dos argenté avec 3 ou 4 femelles, plus quelques jeunes et un ou deux bébés. Tous ne sont pas également accessibles non plus, si certains ne nécessitent que 20 à 30mn de marche facile d'autre comme le Susa ou le groupe 13 demandent 1h de voiture et parfois 2 ou 3 heures de marche en forêt dense pour établir le contact.

En ce qui nous concerne nous avons 2 visites de réservées et espérons donc avoir le Susa groupe à l'une ou l'autre. Maintenant pour notre première rencontre on attend juste de savoir quel sera notre groupe. On espère seulement ne pas avoir un groupe trop " facile " d'accés, histoire d'avoir un peu le temps de profiter de la forêt et de la ballade. Et puis nous ne venons pas au zoo mais voir des animaux sauvages ce qui, pour nous, devrait s'accompagner d'un minimum d'effort.
Les attributions font l'objet d'intenses tractations entre les guides privés et ceux du parc. Les critères sont mystérieux on attend donc fébrilement.
Felix revient, " c'est le Hirwa groupe ".

86 :


Les signes en bas de chaque images sont un schéma des rides du nez qui, comme nos empreintes digitales, permettent une identification des individus.

Avant le départ j'avais récolté et compilé le maximum d'info, composition et localisations des groupes, photos d'identifications de certains individus, etc et tous est consigné dans un petit carnet. On se jette donc dessus ! bon c'est un petit groupe intéressant. Facile d'accès mais comportant 1 dos argenté (Muninya), 3 ou 4 femelles (je n'ai pas le sexe de tous les individus) et 4 bébés.
Les groupes de visite sont de 8 personnes nous avons donc 6 " amis " pour la visite et il est difficile de ne pas céder à la caricature. De bon gros américains, classiques équipés comme pour un safari en voiture au Kénya. En même temps on s'en fiche un peu, l'important c'est les gorilles.

Premier briefing des gardes, présentations du groupe et de son historique. C’est le groupe le plus récent, le dos argenté s’appelle Muninya. Hirwa en kinirwandais signifie chanceux. En effet Muninya a quitté sont groupe d’origine (le susa) à sa maturité. Il est resté quelques temps seul puis a entamé une série d’interactions rapprochées et musclées avec d’autres groupes afin de subtiliser des femelles et constituer son propre groupe.
 
Le terme subtiliser est d’ailleurs un raccourci. Ont décrit souvent les gorilles comme fonctionnant sur le modèle du harem mais ce mot, emprunté à notre vocabulaire, masque une certaine réalité des choses.
En effet le ratio des naissances est neutre (presque autant de mâle que de femelle) mais il n’y a qu’un seul mâle mature par groupe de disons 5 à 10 femelles. Dans de très grand groupe (15/20 femelles) plusieurs dos argenté peuvent se côtoyer mais sur un groupe de taille « classique » le dos argenté est seul.
La conséquence direct est donc que tous les mâle ne peuvent former de groupe (pas assez de femelles) l’offre (le choix) est donc supérieur du coté des femelles. Ainsi au final (et en dépits des apparences et du rapport de force) ce sont elles qui choisissent leur dos argenté et peuvent à tous moment décider d’aller ailleurs, si elle pense trouver mieux. C'est-à-dire un mâle plus fort ou plus expérimenté ou même simplement pour changer de statut social. Il y a une hiérarchie strict et héréditaire chez les femelles et donc émigrer vers un groupe en formation peu permettre a des individus en bas d’échelle d’occuper une meilleure place dans un nouveau groupe.

Dans le cas du Hirwa groupe Muninya a donc entamé de manière répétés et rapproché dans le temps une série d’interaction avec tous les groupes rencontrés. Chose rare, à chaque fois il est sortis victorieux de ses affrontements avec les autres dos argentés et à chaque fois il a vu 1 ou 2 femelles rejoindre son groupe. Une telle série de succès étant exceptionnelle c’est pourquoi les garde l’ont trouvé chanceux et on ainsi nommé ce groupe.

Les gardes nous donnent quelques conseils sur les comportements à adopter. Si jamais on tousse se détourner et mettre la main, ne pas toucher les jeunes même s’ils approchent, rester calme, parler à voix basse, se déplacer lentement, etc. Rien de neuf, mais toujours utile à préciser.
Puis nous reprenons les voitures, 30mn à 5km/h sur un chemin particulièrement défoncé et nous sommes arrivés au point de départ.

Le sabinyo au pied du quel se trouve le groupe Hirwa.

87 :


La colonne, encadrée par 2 soldats armés, entame doucement sa monté à petit rythme car, même leurs sacs confiés à des porteurs, nos " amis " peinent un peu.

88 :



Le chemin serpente au milieu des cultures et des maisons et moins d'une demi heure plus tard le muret de délimitation du parc se profile, et nous commençons à le longer. On questionne le guide sur la distance à couvrir et il répond évasivement quand une odeur reconnaissable entre mille chatouille mes narines.
Il me répond " non non, ils sont encore loin ! ". Mouais prend moi pour une truffe aussi ! Sourire mais bon c'est de bonne guerre il cherche à ménager ses effets. 2 mn plus tard 2 trackeurs sortent du bois de bambous.
Rapide discussion, on franchit le mur marchons 10mn et posons les sacs: nous y sommes !
En effet le contact se fait sans les sacs et sans les bâtons de marche. Il s’agit donc d’être organisé surtout que j’ai du matériel à trimballer. Nous posons donc tous et transférons batteries et cartes mémoire dans les poches. Pour ma part je prends 2 boitiers (20d/50d) avec respectivement un 70/200 2.8 et un 300 2.8 plus les convertisseurs (1.4 et 2) ainsi qu’un 24/70 en étuis à la ceinture. Je suis un peu encombré pour évoluer sur la pente glissante dans les bambous mais ça va.
Nous marchons 5mn encore, des craquements, on s'arrête !
Et là nonchalamment une femelle nous passe devant petit sur le dos à moins de 5m totalement indifférente à notre présence. Elle s'enfonce aussi vite qu'elle  était apparue dans une profonde cuvette.
C’est flou je sais mais c’était la première alors je garde Sourire

89 :


On repart pour 10mn de marche pour contourner ce relief et arrivons au fond intact après moult dérapages sur la pente abrupte. Cette fois ils sont autours de nous. En fait tous ne sont pas encore sortis des nids du matin et certains jeunes nous regardent passer en dessous d'eux. Je m’attends à ce que l’un deux nous urine dessus au passage mais non, la douche ne viendra pas Sourire
Enfin on arrive dans une toute petite zone ouverte dans cette zone de bambou dense, Muninya le dos argenté est là ainsi qu'une femelle que j’identifierai comme étant « ntamuhezo », un bébé et deux jeunes qui jouent à trap-trap. 2 ou 3 autres femelles sont très proches, on sent plus qu’on ne voit leur présence et elles se tiennent un peu à l’écart.

90 : ntamuhezo


91 : Muninya



Voila on y est, on se pose et on observe et seulement là je réalise vraiment. Accroupis je peste d'abord contre quelques branches parasites dans mes cadrages puis me calme bien vite devant le spectacle. On est là, ils sont là aussi, on a 3/4 d'heure devant nous et c'est le moment ou jamais de s'imprégner de ce moment exceptionnel.

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Le temps passe, les adultes mangent tranquillement tandis que les jeunes se poursuivent dans tous les sens dans les bambous. Une femelle s'intéresse alors à nous. Je lis dans ses yeux la curiosité et l'envie de s'approcher mais le dos argenté est là et il vient déjà de mener une petite charge d'intimidation vers une femelle avec à la solde un vigoureux coup de pied à cette dernière. Elle hésite, avance d'un pas faisant mine de rien mais sensiblement elle se rapproche. Je ne perçois pas d'agressivité dans son comportement mais comme je l'ai souvent observé chez leur cousin en parc elle à tous les signes des gorilles décidés à tenter ce qu'elle sait être une bêtise et comme un enfant dans la même situation, elle progresse faisant mine de rien mais surveillant attentivement le chef.

101 :


Ce dernier s'est arrêtée de manger, Ntamuhezo est 3m devant nos amis américains quand rapidement Muninya se lève et charge. Elle esquive en nous passant devant rapidement et le dos argenté lui termine sa charge en bousculant le guide ce qui conduit tous le groupe des américains à s'asseoir à la suite dans un rapide mouvement de domino.

Voila les choses sont revenu à leurs place, Muninya revient à sa position de départ, se rassoit et reprend son repas. Ntamuhezo elle se résigne à rester à distance mais nous regarde toujours rêveusement.

102 :


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Les minutes filent, le guide annonce les 10 puis 5 dernières minutes mais je me demande bien comment on va se dégager dans la mesure ou les gorilles entament leurs premières sieste du jour et qu'ils se sont disposés en arc de cercle autours de nous. La seule voie possible est une pente très raide derrière nous. Et effectivement nous passerons par là, le garde devra tailler quelques marches dans la boue et la végétation à la machette et la remontée sera épique. Si les gorilles sont capable de moqueries, ils doivent bien se fendre la poire intérieurement de nous voir si maladroit.
Dernier regards en haut à nos amis et nous reprenons notre route dans les bambous vers la limite du parc.


Nous arrivons les premiers au QG de l'ORTPN, récupérons nos « diplômes » et faisons route vers la guesthouse les pensées encore perdues dans les brumes du Mont Sabinyo.

Pour l'après midi Félix nous propose d'aller voir les Pygmée, nous acquiesçons et encore pris par les gorilles je ne réalise pas totalement ce que cela signifie. Sur le coup je pense juste à un village pour touriste mais une fois sur place nous découvrons des huttes absolument misérables et des gens d’une pauvreté extrême. Felix nous invite à regarder dedans mais je ne peux m'y résoudre, l'impression de faire le voyeur dans un camp de SDF. Florence donne très discrètement à une femme un peu d’argent (à la femme car sinon son mari s’empresserai de les boire) et Félix nous explique que cette ethnie est totalement marginale, sans aucunes ressources et que pour aggraver le tableau ils se marginalisent à l’extrême eux même. Le QG de l’ORTPN est à 2km à vol d’oiseaux et le contraste entre l’argent généré par le parc et ces gens est tout simplement choquant. Félix me demande une photographie des huttes pour les envoyer à un ami susceptible de faire un reportage TV sur eux.

105 :



Nous redescendons quand un homme prend a partie félix, puis 2 puis 3 personnes et rapidement un groupe se forme. Le kinirwandais à ceci de particulier que le ton renseigne mal sur le sens des conversations mais tandis que les enfants continuent à vouloir se faire prendre en photos et se regarder ensuite, nous comprenons que cela vire au vinaigre. Le groupe s’étoffe, quelques hommes ont des machettes à la ceinture et je vois des ado faire plusieurs aller retour vers notre véhicule hors de vue à ce moment.
Quand au bout de 20 mn l’un des hommes se plante devant félix frappant brutalement le sol avec un bâton le doute n’est plus permis malgré l’apparente bonne humeur de notre guide. Les palabres continuent de plus belle, je vois le bouquet d’arbres de la guesthouse, à tout casser à 1000m dans ma tête défile différents scénario tout en pensant que notre véhicule est sans doute immobilisé d’une manière ou d’une autre. Mais nous nous armons de patience en tentant de faire bonne figure. Ca palabres encore 20 ou 30 mn, hommes et femmes continuent, plus ou moins fortement d’invectiver Félix.
Finalement il semble les menacer de passer un coup de fils puis en passe un et là au bout de 2mn un homme apparaît pantalon noir chemise blanche immaculée, chaussure de ville et semble faire l’intermédiaire. Nous repartons pour 15mn de palabres a l’issue desquel l’étau se desserre et nous regagnons notre véhicule dont les 4 roues étaient abondamment bloquées avec des pierres.

Nous ne le saurons qu’ensuite mais la personne est un militaire en civil qui passait par là et voyant notre camionnette bloquée est monté voir ce qui se passait (rien à voir avec le coup de fils donc).
Les pygmées accusant félix d’avoir touché de l’argent pour nous emmener là et ne voulant rien leur donner. Lui souhaitait juste nous montrer une autre réalité du pays et que je lui fasse quelques photos.

Petit détails nous sommes le 20 janvier, le soir même c’est l’investiture d’Obamah qui sera largement suivit par les Rwandais.
La journée fut sacrément riche en émotions et c’est l’esprit un rien bousculé mais déjà aussi à notre visite du lendemain que nous nous couchons.
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« Répondre #29 le: 23 Février 2009 à 15:24:18 »

J'ai eu des frissons en lisant cette journée de voyage, cette rencontre avec les gorilles.
A travers ton récit on ressent toute l'excitation et l'émotion de cette rencontre. Les 45 minutes ont dû te paraître bien courte.
A mon sens, c'est certainement un des privilèges les plus magnifiques que la nature peut nous offrir.
J'ai hâte de pouvoir lire le récit de ta deuxième journée.

Franck

PS: J'oubliais, les portraits de gorilles sont superbes  J'aime
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